Les Québécois n'ont pas payé trop d'impôt, affirme Philippe Couillard, même s'il a dit mardi que le gouvernement « n'avait pas besoin de tout l'argent que vous nous avez envoyé pour faire la job comme il faut ».

À son arrivée au caucus d'avant session, mercredi, le premier ministre a précisé sa pensée. « Pourquoi on peut retourner de l'argent aux Québécois ? Parce que l'économie va tellement mieux qu'on pensait qu'on a eu plus de revenus, on a diminué l'impôt de 2 milliards et en plus, on leur remet de l'argent », a-t-il dit. 

Hier, à un rassemblement libéral dans la capitale nationale, M. Couillard a livré un discours devant ses militants, leur rappelant « qu'on est en campagne électorale ». Dans son allocution, il invitait les gens à rappeler à leurs pairs, lors de discussions politiques, qu'ils ont « plus d'argent dans [leurs] poches qu'en 2014. » 

« C'est à vous cet argent-là. C'est vous qui l'avez envoyé et on trouve qu'on n'avait pas besoin de tout l'argent que vous nous avez envoyé pour faire la job comme il faut. Donc on vous en redonne », a dit le chef libéral.

« Ce n'est pas un cadeau, c'est ce qui était dû aux citoyens du Québec, qui ont participé à l'effort [budgétaire] et qui ont droit de toucher à leur part », a-t-il poursuivi.

De la bonne gestion  

À leur arrivée au caucus d'avant session mercredi au Salon rouge de l'Assemblée nationale, les députés libéraux ont à leur tour ajusté le message.

« On a géré le Québec convenablement et actuellement, on récolte ces fruits-là. [Cet argent] appartient aux Québécois et on [la] redonne aux Québécois », a affirmé Isabelle Melançon, ministre de l'Environnement.

« Le message qui a été envoyé [hier], c'est de dire qu'à cause de la gestion des finances publiques, parce que nous avons payé moins d'intérêt sur la dette, on a pu dégager des marges de manoeuvre. Ces marges de manoeuvre, [on] les retourne auprès des contribuables dans des réductions, mais également dans les services », a pour sa part affirmé la vice-première ministre et ministre de l'Économie, Dominique Anglade. 

L'année électorale, qui nous mènera au scrutin général le 1er octobre prochain, prendra véritablement son envol la semaine prochaine, alors que débuteront les travaux parlementaires. Mercredi et jeudi, les libéraux se réunissent en caucus, au parlement, et affûteront leurs stratégies vis-à-vis leurs adversaires. Déjà, la Coalition avenir Québec (CAQ), qui bénéficie de bons sondages, est la cible des critiques. 

« On va maintenant interpeller la population sur des éléments de bilan, mais également sur l'avenir. Quel est l'avenir du Québec ? Celui dont nous on rêve est à notre avis beaucoup plus conforme à ce que rêvent les Québécois », a affirmé Philippe Couillard à son arrivée au caucus. 

« Je ne sais pas quel est le rêve de la CAQ. C'est du bricolage éveillé ! Hier, j'ai fait la liste des changements de camp et j'ai même prévu les prochains. (...) C'est un parti qui n'a pas de convictions profondes », a-t-il laissé tomber.