Philippe Couillard affirme que son gouvernement fait preuve de «compassion» et «d'équité» face à l'arrivée massive de demandeurs d'asile à la frontière canado-américaine, mais le premier ministre assure qu'aucun compromis ne sera fait sur le plan de la sécurité.

«Il est malheureux que ces personnes très vulnérables se soient fait convaincre que l'admission comme réfugié au Canada et chez nous au Québec, serait simple, voire automatique. Il n'en est rien. Il n'existe aucune garantie que les demandes d'asile seront acceptées, compte tenu des règles strictes qui les régissent», a écrit M. Couillard dans un long message partagé vendredi sur sa page Facebook.

Le premier ministre a affirmé qu'il était du «devoir du gouvernement d'assurer la dignité de (ces) personnes», mais il a souligné du même souffle que la prise en charge de ces gens n'enlevait «absolument rien à celles qui sont en attente d'immigration».

Il a ajouté que son gouvernement ne ferait toutefois «aucun compromis» sur la sécurité ou sur la santé publique.

«Dès leur passage de la frontière, ces personnes sont interceptées, identifiées par les forces policières, puis conduites à un site d'hébergement temporaire. Les vérifications de sécurité et de santé publique sont également faites sans compromis», a-t-il soutenu.

Le premier ministre invite d'ailleurs la population à «faire appel au côté le plus noble de la nature humaine plutôt qu'à ses aspects le plus sombres» - un message à peine voilé à l'endroit du chef de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Dans un texte diffusé mercredi sur le même réseau social, François Legault jugeait «irresponsable» le gouvernement du Québec qui selon lui «ouvre grands les bras aux migrants illégaux».

«Les libéraux lancent un très mauvais signal aux migrants illégaux en ouvrant grands les bras, comme si le Québec pouvait accueillir »toute la misère du monde«», a-t-il déploré.

«Pour tous les migrants potentiels, ce discours libéral officiel équivaut à une invitation à se ruer vers la frontière québécoise sans passer par les douanes.»

Pour sa part, le chef du Parti québécois (PQ), Jean-François Lisée, avait accusé M. Legault de verser dans la «pensée magique». «Le premier ministre Legault enverrait la Sûreté du Québec devant la GRC pour leur dire de rester là? M. Legault ne dit pas la vérité, il n'est pas responsable. Un premier ministre ne peut faire ça. (...) François Legault vous trompe», a-t-il déclaré jeudi en conférence de presse.

En date de jeudi, 2440 demandeurs d'asile étaient hébergés temporairement à Montréal. Ceux-ci sont majoritairement d'origine haïtienne, indienne, mexicaine, colombienne et turque, selon le ministère québécois de l'Immigration.