«La frontière du Québec est devenue une véritable passoire», dénonce le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, en réaction à l'afflux de centaines de migrants illégaux.

Selon lui, «il y a quelque chose de totalement irresponsable dans le discours politique officiel depuis quelques jours». Les libéraux «lancent un très mauvais message aux migrants illégaux en ouvrant grands les bras, comme si le Québec pouvait accueillir "toute la misère du monde", pour paraphraser l'ancien premier ministre français Michel Rocard». C'est, selon lui, «une invitation à se ruer vers la frontière québécoise sans passer par les douanes».

Pour le chef caquiste, il faut plutôt inciter les migrants à faire «une demande en bonne et due forme comme les autres demandeurs d'asile» et les avertir que «s'ils franchissent la frontière illégalement, ils seront tôt ou tard rattrapés par les autorités et possiblement refoulés hors du pays».

Il fait entre autres valoir que «le Québec accueille déjà beaucoup plus d'immigrants que sa capacité d'intégration ne le permet». La situation est également injuste pour les autres demandeurs d'asile, selon lui.

«L'attitude de générosité et de solidarité des Québécois envers les réfugiés est ébranlée et si les responsables politiques ne changent pas d'attitude, on peut s'attendre à un ressac», ajoute-t-il.

Voici le message que François Legault a publié sur Facebook :

Le Québec ne doit pas devenir une passoire

Le sort des réfugiés en provenance de pays dévastés par la guerre comme la Syrie ou par des cataclysmes naturels comme Haïti, ne nous laisse pas indifférents. Lorsqu'on voit à la télé un jeune enfant syrien traumatisé et privé de tout, nous avons juste envie de le prendre dans nos bras et de le ramener au Québec pour lui offrir un avenir digne de ce nom. Mais comme élus, nous avons aussi la responsabilité de ne pas prendre des décisions sous le coup de l'émotion ou de faire des déclarations qui peuvent s'avérer néfastes au bout du compte.

Nous sommes signataires de traités internationaux et nous avons le devoir humanitaire d'accueillir au Canada et au Québec notre part de réfugiés. Mais devant l'afflux hors contrôle de centaines de migrants illégaux, nous avons plutôt l'impression que la frontière du Québec est devenue une véritable passoire. Le Canada est obligé de traiter les demandes d'asile et le Québec est tenu de s'en occuper.

Mais il y a quelque chose de totalement irresponsable dans le discours politique officiel depuis quelques jours. Les libéraux lancent un très mauvais signal aux migrants illégaux en ouvrant grands les bras, comme si le Québec pouvait accueillir «toute la misère du monde», pour paraphraser l'ancien premier ministre français Michel Rocard. Pour tous les migrants potentiels, ce discours libéral officiel équivaut à une invitation à se ruer vers la frontière québécoise sans passer par les douanes.

Ceci se déroule dans un contexte où le Québec accueille déjà beaucoup plus d'immigrants que sa capacité d'intégration ne le permet. Les ressources sont limitées, tout comme notre capacité d'intégrer les immigrants à la majorité francophone. Nombre de Québécois - ceux par exemple qui doivent attendre de longues heures à la frontière pour rentrer dans leur propre pays - sont choqués de voir ainsi les migrants entrer en grand nombre, en faisant fi des lois, comme s'il n'y avait pas de frontière.

Nombre de réfugiés, qui eux passent par le processus établi, sont également frustrés de cette situation et se sentent injustement traités alors qu'ils attendent parfois longtemps avant de pouvoir immigrer au Québec. L'attitude de générosité et de solidarité des Québécois envers les réfugiés est ébranlée et si les responsables politiques ne changent pas d'attitude, on peut s'attendre à un ressac.

Analysons la situation froidement et lançons un signal fort à ceux qui seraient tentés de franchir la frontière illégalement. Incitons-les à faire une demande en bonne et due forme comme les autres demandeurs d'asile et avertissons-les que s'ils franchissent la frontière illégalement, ils seront tôt ou tard rattrapés par les autorités et possiblement refoulés hors du pays.