Les discussions sont ouvertes entre Québec solidaire (QS) et Option nationale (ON) en vue d'une éventuelle fusion entre les deux partis politiques.

Une délégation de Québec solidaire comprenant le co-porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois et la présidente Nika Deslauriers a entamé des discussions avec les dirigeants d'Option nationale dimanche.

Ce premier face à face, qui sera suivi de plusieurs autres rencontres en août et septembre, servira à aborder « le plus important », selon Gabriel Nadeau-Dubois, soit la question des programmes des deux partis.

Si les discussions vont bien, les réunions subséquentes serviront à régler des enjeux plus organisationnels, notamment la façon dont les deux partis pourraient fusionner.

Après ces rencontres, si les délégués arrivent à une entente, elle sera assurément rendue publique, a expliqué Sol Zanetti, chef d'Option nationale.

Cette entente de principe devra ensuite être entérinée par les membres de Québec solidaire en décembre, et si elle est acceptée, Option nationale organisera un congrès extraordinaire pour se prononcer sur la question.

Si les discussions achoppent, il n'est pas question qu'Option nationale se saborde pour se fondre dans Québec solidaire, selon M. Zanetti. Et s'il y a bel et bien une fusion, les membres d'ON auront la place qui leur revient, a-t-il assuré.

« Ça dépend de comment on va organiser ça, mais l'objectif, c'est de voir s'il y a possibilité de s'entendre sur un parti unifié. Mais l'objectif, c'est de faire ça sans amener la disparition d'Option nationale, de son groupe militant, de ce que nous avons amené au mouvement », a indiqué le chef d'ON en entrevue samedi, avant la rencontre.

« On veut continuer à faire ce qu'on fait, on trouve ça important. Est-ce que ça peut se faire dans un parti unifié? C'est ce qu'on va vérifier. »

La délicate question de l'assemblée constituante

L'un des sujets les plus litigieux entre les partis est la fameuse assemblée constituante de citoyens que prévoit mettre en place Québec solidaire pour réfléchir sur l'avenir politique et constitutionnel de la province.

Québec solidaire ne veut pas imposer de mandat à l'assemblée, qui pourrait soumettre à un référendum un projet qui ne propose pas l'indépendance, ce que déplore Option nationale.

Lorsque QS avait adopté cette proposition pendant son congrès de mai 2016, le chef d'ON avait déploré cette « position trouble de Québec solidaire [qui] trahit leur manque d'assurance pour notre projet ».

Les représentants des partis se montrent toutefois ouverts à la discussion, sans préciser ce qu'ils seraient prêts à faire comme compromis sur ce sujet.

« Je suis sûr qu'on va être capable de trouver une voie de passage. Je pense qu'il y a beaucoup de choses qui nous rapprochent avec Option nationale, ne serait-ce que l'adhésion à l'assemblée constituante comme mécanisme d'accession à l'indépendance », a expliqué Gabriel Nadeau-Dubois en entrevue, samedi.

M. Zanetti a souligné que les membres de Québec solidaire étaient bien au courant des positions de son parti, et qu'ils avaient accepté malgré tout d'ouvrir les discussions.

« Je présume qu'il y a une ouverture », a-t-il soutenu.

Option nationale, qui, selon lui, compte entre 1500 et 2000 membres, avait recueilli aux dernières élections moins de 1 % du vote, avec un total de plus de 30 000 votes dans l'ensemble du Québec. Pour sa part, Québec solidaire avait dépassé les 7 % en plus d'avoir fait élire trois députés à Montréal.

Toutefois, dans un sondage Léger publié le 20 mai dernier, 18 % des répondants ont dit qu'ils voteraient pour une alliance électorale entre Option nationale et Québec solidaire. Selon le même coup de sonde, Québec solidaire seul récoltait 13 % des intentions de vote.

Il faut reculer à 2012 pour trouver le dernier exemple de fusion entre deux partis politiques au Québec. L'Action démocratique du Québec (ADQ) avait alors uni ses forces à la Coalition avenir Québec (CAQ).

En vertu de la loi électorale, les partis avaient été dissous pour être remplacés par les instances du parti issu de la fusion, la CAQ.

L'allocation annuelle versée par le Directeur général des élections (DGE) de l'ADQ avait été versée à la CAQ, qui avait aussi hérité de la dette de l'ADQ.