Le nombre de membres du Parti libéral du Québec est en baisse constante depuis une décennie pour atteindre désormais un creux autour de 30 000 membres en règle. À huis clos samedi matin, le directeur général du PLQ Sylvain Langis a présenté un graphique qui ne laissait pas de doutes sur la difficulté de la formation politique à recruter des adhérents.

Plus tard, le président du parti Gilbert Grimard, devant les délégués, a fait référence aux chiffres « préoccupants » du directeur Langis. La baisse du membership a aussi des conséquences douloureuses sur le financement a-t-on expliqué aux délégués.

Interpellé en mêlée de presse, Philippe Couillard a souligné que tous les partis constataient « une certaine désaffection », les gens s'interrogent sur l'utilité d'adhérer à un parti politique. La baisse a débuté « il y a plusieurs mois » a-t-il observé refusant net d'avancer des chiffres. « On n'ira pas là-dessus, on rendra compte de ça plus tard. On a un parti qui va très bien », a-t-il insisté.

Dans son rapport dévastateur sur le militantisme au PLQ, à la fin de 2016, l'ex-président de la commission politique, Jérome Turcotte avait indiqué que son parti comptait 37 000 membres en décembre 2015, une chute de 15 000 adhérents en un an. Le PLQ avait traditionnellement autour de 130 000 membres sous Robert Bourassa. Le PQ compte 90 000 membres, après deux courses successives à la direction du parti, des opérations propices au recrutement. Québec solidaire a 16 000 membres et la Coalition Avenir Québec (CAQ) 11 500.

Devant les troupes, la direction du parti s'est gardée d'être alarmiste; la proximité des élections avec de nombreuses conventions pour le choix des députés sera l'occasion de recruter. Les délégués ont d'ailleurs adopté une série de propositions samedi pour faciliter l'adhésion au parti. Une classe de « sympathisants » apparaît, des gens qui auront, pour un an, accès gratuitement aux communications du parti, sans pour autant être membre. Le PLQ permettra aussi aux députés d'accueillir sur leur association jusqu'à 50 % de membres de l'extérieur de la circonscription - la barre était à 15 % jusqu'ici - la ministre Lise Thériault s'est réjouie du fait qu'elle pourra désormais recruter sa mère dans Anjou.

Devant les 400 militants réunis pour un conseil général sur le militantisme, Philippe Couillard a annoncé qu'il comptait hausser la proportion de femmes candidates aux prochaines élections, jusqu'à une « zone de parité » de 40 %. En mêlée de presse, il précisa qu'il n'avait pas l'intention d'utiliser son pouvoir pour désigner des femmes comme candidates, « on va demander à nos associations de tenir compte du fait qu'on voudrait s'approcher le plus possible de 40 % » a-t-il expliqué.

À la précédente élection, 30 % des candidats libéraux étaient des femmes. Pour M. Couillard, « il ne faut quand même pas exagérer, on ne peut demander à des députés de quitter parce qu'ils sont des hommes » a-t-il soutenu.

Sans soulever l'assistance, M. Couillard a livré son discours de façon monocorde, mais fluide sans jamais faire appel à des notes écrites ou a un télésouffleur. Moments amusants, le président du parti, M. Grimard avait quitté la scène centrale sans penser à présenter le chef. Marie Chiasson, militante de longue date dans Montarville a vu son implication soulignée. Elle a rendu hommage successivement à Robert Bourassa, Jean Charest et... Pierre Moreau, sans faire allusion au chef Philippe Couillard. Elle expliqua par la suite que M. Moreau avait été son député.