Philippe Couillard a refusé jeudi de hisser le drapeau patriote au parlement, un drapeau dont sa formation se réclame, mais «un symbole qui a été, à un moment tragique de notre histoire, lié à la violence».

Le premier ministre soutient que cet étendard qui unissait les partisans du gouvernement responsable en 1837-1838 a été «récupéré» par le mouvement indépendantiste «en lui donnant une vertu séparatiste». L'opposition officielle a condamné M. Couillard «qui a honte de l'histoire du Québec».

M. Couillard avait pourtant rappelé dans un texte il y a quelques années que le Parti libéral avait comme origine le mouvement patriote et que son drapeau, un tricolore à bandes horizontales verte, blanche et rouge, était déjà un signe d'inclusion, puisqu'il symbolisait respectivement l'Irlande, la France et l'Angleterre.

Mais à la période de questions jeudi, au chef péquiste Jean-François Lisée qui lui demandait de hisser l'étendard à une des tours du parlement pour la Journée nationale des patriotes lundi, le premier ministre a dit qu'il paraît difficile de penser que cela va déclencher l'unanimité dans la population, à la suite de l'appropriation unilatérale de ce symbole par le mouvement indépendantiste et d'autres organisations moins intéressantes, selon ses mots.

M. Couillard a aussi affirmé que c'était un symbole lié à la violence, faisant allusion ainsi à son usage par le Front de libération du Québec (FLQ) dans les années 1960-1970.

Le chef de l'opposition officielle a tiré à boulets rouges sur son adversaire libéral. M. Lisée a plutôt fait valoir que les patriotes de 1837-1838 sont rassembleurs parce qu'ils se sont battus pour la démocratie.

Il a affirmé que ni Jean Lesage, ni Jean Charest, ni Robert Bourassa, tous des premiers ministres libéraux, n'avaient dénoncé le drapeau des patriotes.

M. Lisée a dit qu'il faut soit assumer l'histoire du Québec, ses symboles, ses valeurs, ou soit en avoir honte, et qu'il avait donc vu un premier ministre qui a honte de l'histoire du Québec.