Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a fait son mea culpa, mercredi, 24 heures après avoir répondu en français à une question qui lui était adressée en anglais à l'Assemblée nationale.

«Je n'ai pas choisi les bons mots et ça a permis d'interpréter mes propos comme étant un certain manque de respect, ce qui n'est pas le cas», a reconnu le ministre, qui est également responsable de la Métropole.

Au cours d'un débat sur le financement politique du Parti libéral, mardi, le député de Québec solidaire Amir Khadir a surpris M. Coiteux en lui posant une question en anglais. Invoquant la «tradition» de l'Assemblée nationale, M. Coiteux lui a répondu en français.

Cette réponse lui a valu de vives critiques de la communauté anglophone, car aucune règle n'empêche la tenue de débats en anglais au Salon bleu.

Dans un communiqué virulent, le président du Quebec Community Groups Network, James Shea, a rappelé que 45 000 résidants de la circonscription Nelligan, que représente M. Coiteux, parlent l'anglais.

«C'est un affront à ses constituants ainsi qu'à la communauté d'expression anglaise du Québec, a dénoncé M. Shea dans un communiqué. La tradition à l'Assemblée Nationale c'est l'article 133 de la Loi constitutionnelle de 1867 qui définit clairement que le français ou l'anglais peuvent être employés dans les débats de l'Assemblée.»

M. Coiteux a lui-même décrit sa sortie de mercredi comme un «mea culpa». Il a assuré qu'il répondra en anglais la prochaine fois qu'il sera interpellé dans cette langue à l'Assemblée nationale.

«J'ai utilisé des mots dans mon introduction qui ont laissé penser que je ne voulais pas m'adresser aux électeurs anglophones dans leur langue, ce qui n'est pas vrai», a convenu M. Coiteux.

Amir Khadir a expliqué avoir posé une question en anglais parce qu'il souhaitait attirer l'attention des anglophones sur la controverse sur le financement politique des libéraux.

«La communauté anglophone a des responsabilités politiques comme tous les Québécois et les libéraux doivent largement leur force politique à l'appui qu'ils reçoivent d'une bonne part de la communauté anglophone, a dit M. Khadir. (...) Je suis sûr que les gens, avec le temps, qu'ils vont apprendre ces phénomènes-là, vont, je dirais, avoir un regard plus critique sur leur gouvernement.»