Les avocats et notaires de l'État québécois (LANEQ) ont rejeté sur-le-champ une nouvelle offre déposée mardi soir par le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau.

Selon le président de LANEQ, Jean Denis, le ministre « a carrément menti » lorsqu'il a affirmé en matinée que ses nouvelles propositions permettront aux juristes du gouvernement de combler l'écart salarial avec les procureurs de la couronne. 

« C'est épouvantable de dire ça, c'est complètement faux », a dit Me Denis. 

Selon les calculs de LANEQ, Québec devrait bonifier son offre de près de 50% pour combler l'écart avec les procureurs. Selon Me Denis, les nouvelles propositions sont équivalentes à celles qui étaient déjà sur la table avant que M. Moreau prenne la barre du Trésor. 

« Tout ce qu'il dit, c'est de la poudre aux yeux », a déclaré le leader syndical. 

En matinée, le président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, a appelé les juristes de l'État à mettre fin à leur grève qui dure depuis trois mois. 

Le ministre a affirmé qu'au plan monétaire, sa dernière proposition permettrait aux juristes de l'État de rattraper les procureurs de la couronne, tel que le réclame LANEQ. 

« À partir du moment où on rencontre ça, vous êtes des juristes, entrez dans vos bureaux, entrez au travail, entendons-nous sur le salarial et ça, je suis convaincu qu'on peut le faire », a dit M. Moreau. 

Le ministre a convenu que les deux parties restent en désaccord sur la principale revendication de LANEQ, à savoir la création d'un comité indépendant pour décréter les conditions de travail futures des avocats du gouvernement. 

Cette formule est déjà utilisée pour les procureurs de la couronne, fait valoir LANEQ. Or, M. Moreau est en désaccord la position syndicale puisqu'il considère que les fonctions des deux groupes d'avocats sont différentes. 

Les premiers conseillent le gouvernement, par exemple sur la rédaction de projets de loi. Leur relation est analogue à celle d'un avocat avec son client, dit le ministre. Quant aux seconds doivent faire appliquer la loi, indépendamment des pressions politiques qui pourraient venir du gouvernement.

Cette différence explique pourquoi les régimes de négociations devraient rester distincts, selon M. Moreau. 

Il se dit néanmoins ouvert à soumettre la question à un comité tripartite formé d'un représentant syndical, un représentant du gouvernement et un autre membre désigné par le Barreau. 

Pas de loi spéciale

 Pierre Moreau a par ailleurs exclu l'adoption d'une loi spéciale pour mettre fin au conflit de travail, qui dure depuis le 24 octobre dernier. 

« Je n'ai pas dans mes cartons l'ombre d'une pensée de demander la rédaction d'une loi spéciale parce que ce n'est pas la nature des relations qu'on veut établir entre les juristes et le gouvernement. » 

M. Moreau a rencontré les représentants des avocats et notaires de l'État (LANEQ), lundi. Il a annoncé avoir présenté de nouvelles offres mardi soir.