Si rien ne change, le Québec se dirige vers une «guerre civile», a prévenu le syndicaliste Bernard «Rambo» Gauthier, mardi, lorsqu'il s'est officiellement lancé en politique.

Au cours d'une conférence de presse ponctuée de jurons, le représentant syndical du local 791 de la FTQ-Construction sur la Côte-Nord a promis de s'attaquer aux «élites» qui étouffent les simples Québécois.

«Si on ne se réveille pas, si on continue à se laisser endormir par ça, ben tantôt il va être trop tard, a prévenu M. Gauthier. Il n'y aura plus grand-chose à faire. Ça va peut-être bien se terminer en guerre civile, hostie, on ne le sait pas. Je ne suis pas paranoïaque, mais je veux l'éviter.»

Le leader syndical dit s'insurger contre les dirigeants qui «cachent de l'argent dans les abris fiscaux», mais qui imposent des mesures d'austérité à la population. Il présente sa formation politique - Citoyens au pouvoir - comme le meilleur moyen de canaliser le mécontentement de la population.

Car si rien n'est fait, il prédit des troubles dans la province.

«Il y a rien qu'à laisser le Parti libéral aller et la violence, tu vas la voir tantôt, ce ne sera pas long d'après moi», a-t-il prévenu.

Le nouveau politicien n'est guère plus tendre à l'égard des adversaires politiques du PLQ. Se disant souverainiste, il rejette autant le Parti québécois que la Coalition avenir Québec et Québec solidaire. Il les présente comme des agents du statu quo.

M. Gauthier compte briguer les suffrages dans la circonscription de Duplessis, sur la Côte-Nord, actuellement détenue par la péquiste Lorraine Richard.

Accommodements raisonnables

Le programme de Citoyens au pouvoir reste à définir. Mais M. Gauthier a partagé son point de vue sur différents dossiers chauds, notamment l'immigration et l'identité.

Se faisant le porte-voix des régions, il dit vouloir interdire les accommodements religieux.

«C'est épeurant pour les gens des régions, ce qui se passe en ville, a-t-il expliqué. Ça nous fait peur, c'est effrayant. On voit ça, les accommodements pis les ci pis les ça. On ne sait pas trop si c'est bon ou pas bon. Mais c'est effrayant pour nous autres. On n'en veut pas nous autres.»

Il dit aussi vouloir repenser les politiques d'immigration.

«Les nouveaux arrivants... c'est sûr qu'il faut se rendre à l'évidence qu'à un moment donné, ça allait bien, mais c'est rendu qu'on est en train de l'échapper», a-t-il affirmé.