L'ex-chef du Parti québécois Pierre Karl Péladeau a été chaudement applaudi par plus de 200 militants souverainistes de tout horizon réuni jeudi soir au lancement de l'Institut de recherche sur l'autodétermination des peuples et des indépendances nationales (IRAI).

«C'est une très belle initiative», a lâché Pierre Karl Péladeau, qui affichait une barbe poivre et sel de quelques jours. L'ex-chef péquiste est l'idéateur et principal donateur de cet institut de recherche non partisan. «Je suis très heureux d'être ici avec des amis, avec des hommes et des femmes qui ont l'intention de travailler avec assiduité et beaucoup de conviction pour faire en sorte qu'on fasse avancer les travaux sur l'indépendance», a-t-il commenté en mêlée de presse avant de se défiler. Il n'a pas fait d'autres commentaires aux journalistes et n'a pas pris la parole lors du lancement.

Le candidat à la succession de Pierre Karl Péladeau, Jean-François Lisée, a salué le rôle joué par l'ex-chef péquiste. «Pierre Karl a été un homme d'affaires remarquables. Il a des sous, il les met au service d'une grande cause. Je le salue et je le félicite», a-t-il affirmé en mêlée de presse. S'il est élu chef du Parti québécois, le député de Rosemont n'a pas l'intention de financer l'IRAI à même les coffres du parti. «Ils n'en ont pas vraiment pas besoin. Les coffres de Pierre Karl sont mieux garnis que ceux du Parti québécois!», a-t-il lancé. 

Jean-François Lisée s'est également réjoui de l'avènement d'un institut de recherche sur la souveraineté. «Je pense que c'était le temps, il y a tellement de think-tank fédéralistes, c'est le temps qu'on est une boîte à idées, une boîte de recherche indépendantiste.»

La candidate à la direction du PQ Martine Ouellet estime que l'IRAI jouera un rôle «essentiel» pour faire valoir les bienfaits de l'indépendance. «Tout ce qui va contribuer à documenter l'indépendance, ça va enlever les peurs. En ajoutant de l'information, on va sortir de la peur, et avec la fierté, je sais qu'on a tout ce qu'il faut pour être indépendant dans un premier mandat», a-t-elle déclaré en entrevue avec La Presse, avant de se rendre au plateau de tournage de l'émission Tout le monde en parle.

Le professeur de droit constitutionnel et président du C.A. de l'IRAI Daniel Turp a annoncé que l'IRAI étudiera pour ses débuts le rapport des jeunes adultes Québécois à l'indépendance du Québec, en comparaison avec des jeunes d'Écosse et de la Catalogne. Deux chercheurs mèneront cette première étude : Marie-Michèle Sauvageau et Alexis Hieu Truong de l'Université d'Ottawa.

M. Turp a rappelé que l'Institut ne sera «pas partisan et ne fera pas de militantisme politique». Il a également vanté les mérites du principal donateur de l'IRAI, Pierre Karl Péladeau, aussi membre du C.A. de l'Institut. «Je suis toujours fier de dire que c'est Pierre Karl qui est l'idéateur de l'Institut, celui qui a cru en cette idée de donner au mouvement indépendantiste un institut de recherche», a déclaré Daniel Turp.

D'autres ténors du mouvement souverainiste étaient présents à l'évènement comme l'ex-chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, le chef d'Option nationale Sol Zanetti, le député péquiste Maka Kotto, le candidat à la direction du PQ Paul Saint-Pierre Plamondon et Claudette Carbonneau, présidente de l'organisation OUI Québec.