Même s'il a placé la question identitaire au centre de sa campagne dans la course à la direction du Parti québécois, Jean-François Lisée ne parvient pas à rallier les appuis des supporteurs de la Coalition avenir Québec.

Si des élections avaient eu lieu cette semaine, avec Lisée à sa tête, le Parti québécois se serait trouvé à égalité avec la CAQ, révèle un sondage Léger Marketing réalisé pour le camp Cloutier, cette semaine, et dont La Presse a obtenu le rapport. Avec la concentration du vote caquiste dans la région de Québec et le 450, ce coude-à-coude n'augure rien de bon pour un PQ dirigé par le député de Rosemont.

LES LIBÉRAUX EN AVANCE

Réalisé entre le 12 et le 15 septembre auprès de 1008 internautes, le coup de sonde de Léger - que le camp Cloutier a fait circuler auprès de quelques députés - indique que le Parti libéral de Philippe Couillard reste devant, quel que soit le chef que se donnent les péquistes.

Contre Alexandre Cloutier, l'issue d'une élection est plus difficile à prévoir ; le PLQ aurait 31 % d'appuis, mais le PQ obtiendrait 28 %. Avec l'avance du PQ chez les francophones, il est difficile de prédire lequel des deux partis remporterait l'élection. Mais avec le député de Lac-Saint-Jean à la barre, le PQ fait cinq points de plus que la Coalition avenir Québec, qui se retrouve nettement en troisième place, à 23 %.

Le portrait est différent avec un PQ dirigé par Jean-François Lisée. Le PLQ reste au même rang, à 31 % d'intentions de vote, mais les péquistes glissent de trois points, à 25 %. La CAQ, en revanche, grimpe de deux points et, à 25 % d'appuis, rejoint le Parti québécois. Ce constat amène un jugement sans appel sur le peu d'impact de la campagne de Lisée auprès des sympathisants de la Coalition avenir Québec. Avec des appuis plus concentrés que le PQ, dans la grande région de Québec et dans le 450, la CAQ serait en mesure de devancer le PQ en nombre de sièges à l'Assemblée nationale.

Au cours des derniers jours, M. Lisée a à l'évidence opté pour une campagne sur les questions identitaires. Théoriquement, le PQ sous sa gouverne aurait dû se nourrir des appuis de la Coalition avenir Québec. De plus, son engagement à ne pas tenir de référendum dans un premier mandat péquiste serait en théorie de nature à rassurer l'électorat tenté par le parti de François Legault.

« Je dis que pour 2018 [l'année électorale], ce qui m'intéresse, c'est les électeurs de la CAQ. » - Jean-François Lisée, en entrevue avec Le Soleil

Pour lui, les électeurs auront vite évacué le projet d'appuyer le gouvernement libéral « incompétent » et leur choix se portera inévitablement entre le PQ et la CAQ pour lui trouver un remplaçant. Cette semaine encore, M. Lisée s'interrogeait ouvertement sur l'opportunité d'interdire le port du niqab et de la burqa, pour des questions de sécurité - de tels vêtements permettraient de transporter des armes ou des bombes.

LE PQ TROISIÈME AVEC OUELLET

Avec Martine Ouellet à la barre, le PQ s'enfonce clairement en troisième place. Les libéraux restent à 32 %, la CAQ arrive seconde avec 28 %, et le PQ ferme la marche avec 22 % d'appuis.

Quel que soit le chef du PQ, Québec solidaire maintient ses appuis à 12 %, autre mauvaise nouvelle pour M. Lisée, le candidat au profil le plus « social » de la course - il est critique de ces dossiers pour le PQ à l'Assemblée nationale. Dans tous les cas de figure, la proportion des indécis reste autour de 7 %.

Le sondage a été réalisé entre le 12 et 15 septembre auprès de 1008 internautes. Un échantillon probabiliste d'une taille comparable aurait une marge d'erreur de 3,1 %, 19 fois sur 20.