La député du Parti québécois Martine Ouellet réclame la suspension immédiate de deux hauts fonctionnaires du ministère des Transports (MTQ), le temps qu'une enquête policière fasse la lumière sur les allégations de falsification de documents et d'intimidation présentées il y a deux semaines en commission parlementaire.

«À la suite des révélations de Louise Boily et Annie Trudel, c'est clair qu'il y a une petite clique qui pourrit l'atmosphère et le fonctionnement du MTQ. Je pense que Mme Danièle Cantin [sous-ministre adjointe] et Mme Nathalie Noël [directrice des enquêtes] devraient être suspendues de leurs fonctions le temps des enquêtes policières», a déclaré à La Presse Mme Ouellet.

Or, rien n'indique qu'il y ait une enquête ouverte à la Sûreté du Québec ou à l'Unité permanente anticorruption (UPAC). La situation inquiète Mme Ouellet. «Je ne peux pas croire qu'il n'y a pas d'enquête, a réagi Martine Ouellet. Et si c'est le cas, j'espère que le ministre de la Sécurité publique va s'assurer qu'il y en aura une. Il faut que ce soit la Sûreté du Québec qui s'en occupe», a-t-elle affirmé. 

La demande de Mme Ouellet s'ajoute à la réaction de son collègue libéral Guy Ouellette qui faisait état de ses attentes dans La Presse de lundi, à la suite des témoignages sous serment de Mmes Boily et Trudel. M. Ouellette souhaitait que la SQ et l'UPAC se penchent sur le dossier. De son côté, Mme Ouellet écarte la possibilité que ce soit l'UPAC qui enquête compte tenu des déclarations du patron de l'UPAC, Robert Lafrenière, devant la Commission de l'administration publique (CAP), c'est-à-dire que les volets administratifs du MTQ ne sont pas de son ressort.

Depuis la mi-mai, le MTQ a été fortement critiqué notamment par l'ancien ministre Robert Poëti. Ce dernier avait transmis ses inquiétudes à son successeur mais ne voyant aucune réaction, il a décidé d'en parler sur la place publique. La CAP s'est alors saisie du dossier et a entendu tour à tour, la sous-ministre Dominique Savoie (limogée depuis), le patron de l'UPAC ainsi que Mmes Boily et Trudel. 

Lors de leur passage devant la CAP, Mmes Boily et Trudel ont expliqué que les documents présentés par le MTQ aux élus et dont elles sont les auteurs, ont été modifiés à leur insu. De plus, Mme Trudel a raconté avoir été confrontée à beaucoup de résistance de la part de la direction du ministère pour mener ses travaux d'analyse. Quant à Mme Boily, elle a affirmé avoir subi de l'intimidation notamment de la part de Mmes Cantin et Noël en lien avec les travaux de la commission Charbonneau. 

De son côté, la Vérificatrice générale a reçu le mandat de faire une vérification au MTQ.