L'ex-chef d'Option nationale et ex-député péquiste Jean-Martin Aussant demeure un atout pour le Parti québécois, a déclaré mardi la députée Martine Ouellet.

Au lendemain de la démission fracassante de Pierre Karl Péladeau, Mme Ouellet a reconnu qu'un retour de M. Aussant au PQ serait positif pour la formation politique.

« C'était un atout pour le Parti québécois et ça pourra encore être un atout au PQ, a-t-elle dit en entrevue. Mais à quel poste et comment, je pense qu'il faisait partie de notre équipe et je pense que malgré son départ, le PQ et lui, on partage un grand nombre de valeurs et d'idéaux. »

Dans les cercles péquistes, avant la démission de M. Péladeau, des sources prêtaient à M. Aussant des ambitions de retour au PQ, soit comme candidat à la prochaine élection, ou lors d'une éventuelle course à la direction dans l'éventualité d'une défaite du chef péquiste en 2018.

Mme Ouellet n'a pas voulu se prononcer sur une éventuelle candidature de M. Aussant dans la course à la direction.

« Ça, c'est sa décision, a-t-elle dit. Je ne m'aventurerai pas sur ce terrain-là. »

Directeur général du Chantier de l'économie sociale, M. Aussant, qui était un proche de l'ex-premier ministre Jacques Parizeau, a préféré ne pas accorder d'entrevue mardi.

En juin 2011, M. Aussant avait annoncé son départ du caucus péquiste en raison de divergences sur la stratégie de l'aile parlementaire, divisée sur l'adoption d'un projet de loi qui devait protéger des poursuites un contrat du conglomérat Québecor pour l'amphithéâtre de Québec.

Quelques mois plus tard, il a ensuite fondé le parti souverainiste Option nationale, qu'il a quitté en 2013, pour s'occuper de ses enfants en bas âge.

Martine Ouellet indécise

Seule candidate, avec son collègue Alexandre Cloutier, à s'être rendue au bout de la course contre M. Péladeau, élu le 15 mai dernier, Mme Ouellet n'était pas en mesure de préciser ses intentions mardi.

« C'est encore tôt pour une réflexion personnelle. Je pense que la première chose est d'avoir peut-être une réflexion un peu plus large au-delà des individus et des personnalités, a-t-elle dit. Je pense que ce sera important au PQ qu'on se demande où on veut que le PQ soit en termes de rassemblement, parce qu'on veut gagner en 2018. »

L'après-Pierre Karl Péladeau était difficile à entrevoir, mardi, alors que plusieurs péquistes cherchaient encore leur place dans un environnement en pleine redéfinition.

En plus de ceux de Mme Ouellet et M. Aussant, plusieurs noms circulaient, en prévision d'une éventuelle course à la direction, dont celui de la députée Véronique Hivon.

Enchaînant les entrevues dans deux stations de radio montréalaises, Mme Hivon a déclaré qu'elle réfléchissait « sérieusement » à la question et que « la porte n'est pas fermée » à une candidature.

Pendant la dernière course, Mme Hivon s'était rangée derrière le député Alexandre Cloutier.

Cloutier et Drainville silencieux

Mardi, M. Cloutier n'accordait pas d'entrevue, pas plus que le leader parlementaire Bernard Drainville, qui s'était rallié à M. Péladeau après l'avoir affronté.

Le nom de M. Drainville circule pour le poste de chef intérimaire, mais rien n'indique qu'il ne tentera pas une nouvelle fois d'être candidat à la direction.

Le député Jean-François Lisée, qui s'était retiré de la course précédente, s'est limité jusqu'ici à publier un article dans lequel il affirme que le PQ ne retrouvera pas un chef du gabarit de M. Péladeau.

Très tôt mardi matin, le nom du député Sylvain Gaudreault, comme candidat au poste de chef intérimaire, a commencé à circuler par les réseaux informels.

Deux autres élus péquistes, Mathieu Traversy et Alain Therrien, ont appuyé ce projet, qui n'a pas encore été confirmé par le principal intéressé.

De son côté, la leader parlementaire adjointe Agnès Maltais, dont le nom a circulé dès lundi pour assurer l'intendance d'ici le choix du prochain chef, a déclaré sur son fil Twitter qu'elle rentrait ce mardi d'Europe, où elle se trouvait au moment de l'annonce de la démission de M. Péladeau.

Choisir plus rapidement

Lors d'une réunion prévue vendredi, les députés tiendront un vote secret pour choisir leur chef intérimaire, une décision qui doit ensuite être entérinée en soirée par le conseil exécutif national du PQ.

Le président du Parti québécois, Raymond Archambault, a affirmé que l'exécutif national mandatera également vendredi un comité chargé de préciser les règles et les dates de la course à la direction.

Dans une entrevue, mardi, M. Archambault a reconnu que le choix du prochain chef devra être plus rapide que lors de l'exercice précédent.

« Le calendrier ne nous permet pas un intervalle aussi long cette fois, a-t-il dit. Les militants devront en tenir compte et devront déterminer quelle sera la date d'élection du prochain chef. »

Le député péquiste Pascal Bérubé a estimé que le prochain chef du PQ doit être choisi avant la fin de l'année.

M. Bérubé, qui n'envisage pas d'être candidat, croit qu'une course plus courte éviterait toute interférence avec le prochain congrès du PQ, attendu en juin 2017.

« Ça n'empiéterait pas sur les démarches du congrès, ce serait moins coûteux et moins épuisant pour tout le monde, a-t-il dit. La dernière était longue. »

Sans engager la décision des militants, M. Archambault a affirmé également qu'une élection avant le prochain congrès serait « souhaitable ».