La Coalition avenir Québec ouvre un nouveau front qui l'amène directement dans un champ de compétence exclusive du gouvernement fédéral, soit celui de la formation des militaires.

Le chef caquiste François Legault s'est rendu à Saint-Jean-sur-Richelieu, vendredi, pour réclamer la reprise de la formation universitaire en français au Collège militaire royal de Saint-Jean, une démarche dont le coût est évalué à 4 millions $ par année.

M. Legault demande au premier ministre Justin Trudeau de « réparer l'erreur commise en 1995 par Jean Chrétien », selon son expression, estimant qu'il est inacceptable que des militaires francophones doivent s'exiler en Ontario, au Collège militaire royal du Canada à Kingston, pour suivre des études universitaires dans l'armée.

Le Collège de Saint-Jean, ainsi que le Collège militaire Royal Roads, près de Victoria en Colombie-Britannique, avaient tous deux cessé d'offrir la formation universitaire en 1995, celle-ci étant entièrement centralisée à Kingston, qui offre ses formations en anglais et en français.

Dans son réquisitoire, M. Legault a invoqué l'histoire, rappelant que c'est à cet endroit que les Français ont construit le premier Fort Saint-Jean il y a 350 ans et que le Royal 22e Régiment a vu le jour en 1914.

Selon le chef caquiste, le Québec est fier de son passé militaire et les Québécois ont le devoir de soutenir leurs soldats, un soutien qui passe par le retour d'un collège militaire à vocation universitaire au Québec, selon lui.

M. Legault a répété sa profession de foi fédéraliste en réaffirmant que la CAQ défend l'idée d'un Québec fort à l'intérieur du Canada et entend soutenir la promotion de la langue française, ajoutant que le droit à l'éducation en français doit aussi s'appliquer au sein des Forces armées canadiennes.

Tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une compétence fédérale, M. Legault soutient que le dossier du Collège militaire va bien au-delà de la compétence fédérale et que la reprise de ses activités universitaires aurait « des retombées bénéfiques » tant pour les militaires francophones que pour la région de Saint-Jean-sur-Richelieu.