Le gouvernement Couillard a mobilisé un bataillon d'élus pour dénoncer les commentaires de la députée péquiste Carole Poirier, mardi, quelques minutes après que celle-ci eut admis avoir utilisé une « métaphore malheureuse » lors d'une commission parlementaire la semaine dernière.

La députée péquiste a soulevé l'ire des troupes libérales, vendredi, lorsqu'elle a accusé le gouvernement Couillard de « mettre en oeuvre des actes de violence et de discrimination sexiste ».

La ministre responsable de la Condition féminine, Lise Thériault, ne s'était pas formalisée outre mesure des commentaires de Carole Poirier au terme de la commission parlementaire. Mais quatre jours plus tard, elle s'est présentée à un point de presse entourée d'une demi-douzaine de députés pour dénoncer les propos de la députée.

« J'exige que la députée s'excuse, a affirmé Mme Thériault. Il y a des propos qu'on ne doit pas tenir dans un parlement. »

En agissant de la sorte, Mme Poirier « banalise la véritable violence que subissent les femmes et détourne l'attention des véritables enjeux », a dénoncé Mme Thériault. Elle appelle le chef péquiste Pierre Karl Péladeau à intervenir pour la rappeler à l'ordre.

Sa collègue, la députée libérale Nicole Ménard, a dénoncé la « démagogie excessive et malveillante » de la députée Poirier. Elle la somme de présenter des excuses officielles ou, à défaut de quoi, de démissionner de ses fonctions.

Mme Poirier avait pourtant nuancé ses commentaires plus tôt en matinée. Elle a reconnu avoir employé une « métaphore malheureuse », mais elle n'a pas offert des excuses au gouvernement.

« Ce n'était pas mon intention de prétendre que le gouvernement libéral posait des gestes de violence physique », a-t-elle admis.

La députée a expliqué que sa critique ciblait les compressions budgétaires imposées par le gouvernement libéral depuis son élection en 2014.

« Sur le fond des choses, ce gouvernement libéral affecte les femmes du Québec et les mesures d'austérité font en sorte qu'il est insensible à la réalité de nos femmes au Québec », a-t-elle indiqué.