Le premier ministre Philippe Couillard a pris la défense de Jean Charest vendredi: il a affirmé n'avoir «jamais rien vu d'autre» qu'un gouvernement honnête et intègre quand il a servi sous son ancien chef.

Il réagissait ainsi aux déclarations de l'ancien premier ministre libéral, qui avait affirmé lundi qu'il avait dirigé un gouvernement «honnête et intègre», malgré les soupçons, les allégations et les accusations qui entachent certains anciens membres de son cabinet.

Rappelons que l'ex-vice-première ministre Nathalie Normandeau a été arrêtée en mars par l'Unité permanente anticorruption (UPAC), tandis que le président du Conseil du trésor du gouvernement Couillard, Sam Hamad, a dû démissionner la semaine dernière en raison d'allégations de trafic d'influence.

Il s'agissait de deux anciens ministres du gouvernement Charest, tout comme M. Couillard, qui a été ministre de la Santé de 2003 à 2008.

Or, dans un point de presse après un discours à Lévis devant la Chambre de commerce, M. Couillard a soutenu qu'il n'a été témoin que de pratiques exemplaires dans l'exercice de ses fonctions de ministre du cabinet Charest.

Il a confirmé que le gouvernement libéral de l'époque était honnête et intègre. «Pendant les années où j'étais dans ce gouvernement, je n'ai jamais rien vu d'autre que ça. Il n'y a jamais personne qui est venu me voir pour me parler de projets en échange de contributions financières, de tout ce qu'on lit parfois dans les journaux. C'est jamais arrivé», a-t-il dit.

Il en a profité pour faire un éloge bien senti de l'héritage du gouvernement Charest, de son bilan économique, le Plan Nord, le libre-échange avec l'Europe, les gestes posés pour traverser la crise financière de 2008, etc.

«J'ai vu un gouvernement qui est entièrement tourné vers l'économie», a-t-il résumé.

Lundi, dans un point de presse à l'Assemblée nationale, en marge d'une activité officielle, Jean Charest s'était porté garant de l'intégrité de son gouvernement, au pouvoir pendant neuf ans, de 2003 à 2012.

«J'ai connu de très belles années ici en politique québécoise, avait-il dit. J'ai été à la tête d'un gouvernement honnête, intègre.»

Il avait indiqué que le processus judiciaire ainsi que des enquêtes en cours permettront de déterminer si des malversations ont entaché les pratiques de financement des libéraux.

L'ex-premier ministre n'avait pas commenté davantage les récentes informations montrant que certains ministres libéraux devaient récolter plus de 100 000 $ en contributions politiques.

L'ex-premier ministre avait souligné que dans le rapport de la Commission Charbonneau, le commissaire Renaud Lachance n'avait relevé aucun lien entre l'attribution de contrats publics et le financement des partis politiques.

La semaine dernière, le premier ministre Couillard s'était dégagé de toute responsabilité dans les pratiques de financement politique du Parti libéral du Québec (PLQ) avant son arrivée à la tête de la formation, en 2013.

Le 17 mars dernier, l'ancienne vice-première ministre et ministre des Ressources naturelles du gouvernement Charest, Nathalie Normandeau, a été arrêtée par l'UPAC et doit faire face à des accusations de corruption, abus de confiance et fraude.

La semaine dernière, Sam Hamad a dû démissionner de son poste de président du Conseil du trésor en raison d'allégations de trafic d'influence, comme le suggérait un échange de courriels avec le collecteur de fonds Marc-Yvan Côté, qui a aussi été arrêté dans la frappe de l'UPAC du 17 mars.