Philippe Couillard a pris ses distances du gouvernement Charest dont il était membre, jeudi, après l'arrestation de l'ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau.

Les pratiques qui ont mené à l'arrestation de son ancienne collègue et de six autres personnes dans une rafle de l'UPAC jeudi matin avaient cours dans « une autre époque de la politique au Québec », a déclaré le premier ministre.

Le Parti libéral qu'il dirige aujourd'hui a changé, assure-t-il.

«Heureusement, on vit dans un contexte totalement différent de nos jours avec le nouveau mode de financement, qui change pour le mieux la réalité de la politique aujourd'hui», a-t-il déclaré.

«Le parti que je dirige actuellement a une pratique exemplaire en financement politique, a ajouté M. Couillard. On fait du financement populaire. Vous ne nous voyez pas dans des événements de financement.»

M. Couillard a été ministre de la Santé dans le gouvernement libéral de Jean Charest de 2003 à 2008. Il a côtoyé Mme Normandeau, qui a dirigé plusieurs ministères avant de devenir vice-première ministre en 2007.

L'ancien premier ministre Jean Charest est à l'extérieur du pays et ne fera pas de commentaire sur la frappe de l'UPAC, a-t-on indiqué au cabinet d'avocats McCarthy Tétrault, où l'ex-chef du Parti libéral travaille maintenant. Pauline Marois ne commentera pas non plus, a fait savoir son entourage.

La Presse avait révélé l'automne dernier que plusieurs enquêtes de l'UPAC, dont certaines ciblaient le financement du PLQ, dormaient depuis plusieurs mois sur le bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

À l'Assemblée nationale, la nouvelle de l'arrestation de l'ancienne vice-première ministre a eu l'effet d'un coup de tonnerre en ce jour de budget. Les députés et ministres libéraux, visiblement sous le choc, ont refusé de commenter l'opération de l'UPAC.

Les ministres Sam Hamad, un ancien de Roche, et Julie Boulet, dont le témoignage à la commission Charbonneau a été contredit par plusieurs collègues, n'ont pas voulu répondre aux questions des journalistes.

Dans une courte déclaration, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a rappelé que l'UPAC est une entité indépendante.

«On verra si des accusations sont portées, a-t-il indiqué. Ce qui est important de se rappeler, c'est qu'il n'y a absolument personne qui est au-dessus de la loi et que l'UPAC doit et fait son travail de façon indépendante.»