Pierre Karl Péladeau a reconnu avoir «des croûtes à manger» comme politicien, mardi, après avoir été critiqué pour sa volte-face sur la partition du Québec.

«Je n'ai pas l'expérience politique d'un bien grand nombre de députés, a admis M. Péladeau en point de presse. Comme vous savez, je suis entré en politique il y a 18 mois. J'ai été élu chef du PQ il y a six mois.»

«Alors oui, j'ai certainement, pour employer votre expression, des croûtes à manger», a-t-il ajouté.

Le chef du Parti québécois a essuyé plusieurs critiques pour sa valse-hésitation sur l'intégrité des frontières du Québec lors du Conseil national de la fin de semaine. 

Un ex-conseiller de Pauline Marois, Claude Villeneuve, l'a qualifié d'«inculte de la politique» qui n'est «pas à sa place» dans une entrée sur sa page Facebook. À cela se sont ajoutées plusieurs chroniques critiquant sa performance de la fin de semaine.

L'affaire a commencé avec la sortie fracassante du leader innu Ghislain Picard au Conseil national, samedi. Celui-ci a provoqué l'euphorie chez les militants en déclarant: «Je suis Innu. Je suis souverainiste». Mais il a ensuite précisé que sa profession de foi était en faveur de l'indépendance de sa nation, et non de celle du Québec.

Le lendemain, M. Péladeau s'est gardé de se prononcer contre la possible division d'un éventuel Québec indépendant. Il a même semblé y ouvrir la porte en se disant «ouvert au dialogue». Il a corrigé le tir en fin de journée en précisant par communiqué qu'il se dit ouvert au dialogue avec les autochtones, mais « dans le respect de l'intégrité territoriale du Québec».

«Je tiens à réitérer ce que j'ai mentionné : pour le PQ et pour moi-même, l'intégrité du territoire, l'inviolabilité du territoire est un principe qui doit être respecté», a affirmé M. Péladeau mardi.

Le chef péquiste, qui a fait du rapprochement avec les autochtones une priorité, a réitéré son intention de poursuivre le dialogue avec les Premières nations.

Le député Harold Lebel, qui a pris la défense de M. Péladeau sur Facebook, a critiqué les commentaires de Claude Villeneuve.

«Un gars qui est loin, qui n'a pas assisté au débat, qui a les deux pieds sur le pouf, qui amène un jugement. C'est personnel, je ne suis pas capable», a dit M. Lebel.

Le député assure que le Conseil national de la fin de semaine a été un succès malgré la controverse sur la partition.

«Le chef a été aimé par les militants, a dit M. Lebel. Il a fait le tour des tables, il est allé voir tout le monde, il est allé dans les ateliers, il a eu un bon contact avec les militants.»