La Coalition avenir Québec veut stopper ce qu'elle appelle le « laxisme », le régime « d'amnistie totale » et la « culture de l'incompétence » dans la fonction publique. Elle a présenté lundi 36 recommandations pour y arriver, les principales ciblant la sécurité d'emploi des fonctionnaires et des sous-ministres.

Le député caquiste Éric Caire souhaite que l'État établisse un « pacte de responsabilité » avec ses employés. Il propose d'établir un « mécanisme d'évaluation permanent du personnel » qui permettrait le renvoi des travailleurs jugés incompétents.

« Je vais me mettre du point de vue du contribuable, a illustré M. Caire. Qu'est-ce que j'ai à gagner, moi, de garder quelqu'un en poste qui n'atteint jamais ses cibles, qui ne livre jamais la marchandise ? »

La CAQ propose que Québec légifère pour rendre plus imputables les sous-ministres et dirigeants d'organismes publics. Les mandarins de l'État risqueraient de perdre leur emploi s'ils sont incapables d'atteindre des objectifs d'efficacité.

En contrepartie, ils se verraient accorder une plus grande latitude dans la gestion de leurs ministères ou organismes.

La CAQ propose par ailleurs de mener des « négociations sectorielles » qui permettraient de limiter l'écart de salaire entre les secteurs public et privé dans certaines catégories d'emploi. M. Caire cite en exemple les analystes en informatique, dont certains gagnent 15 000$ de plus par année dans le secteur privé.

Le député espère que ses recommandations seront accueillies positivement par les fonctionnaires, dont la grande majorité est formée de « gens compétents ».

« On va vous débarrasser de ceux que vous regardez tous les jours se cacher ici et là, à rien faire, et qui font en sorte que vous vous tapez un travail que vous n'auriez pas à vous taper », a-t-il illustré.

Outre la sécurité d'emploi, M. Caire propose de réorganiser de fond en comble l'utilisation de l'informatique dans les ministères et organismes. Il suggère de renforcer l'expertise interne du gouvernement et de réduire la dépendance aux firmes privées.

Il propose également de créer un identifiant numérique pour chaque citoyen. En compilant les données des Québécois sur une base de données unique que chaque ministère pourrait interroger, on limiterait les dédoublements, croit la CAQ.