Certaines compressions du gouvernement touchent les services à la population, dont ceux destinés aux plus vulnérables, reconnaît du bout des lèvres le premier ministre Philippe Couillard. La situation serait toutefois pire selon lui si le gouvernement n'opérait pas un redressement des finances publiques.

Lors de son arrivée au pouvoir, en avril 2014, Philippe Couillard avait affirmé que son gouvernement allait prendre «tous les moyens» pour atteindre l'équilibre budgétaire «sauf la réduction de services aux citoyens». Il promettait de «préserver à tout prix » les services «de santé, d'éducation et de soutien aux personnes vulnérables».

Or, jeudi dernier, la Protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, a soutenu que les compressions budgétaires « ont de plus en plus d'impact» sur toute une série de services à la population. Ce sont en particulier les personnes les plus vulnérables qui écopent, ajoutait-elle.

Questionné mardi pour savoir si les compressions touchent les services à la population, Philippe Couillard a admis que «les compressions sont difficiles». «On fait en sorte d'éviter ça, a-t-il ajouté. On demande aux organisations qui ont des choix à faire que ça ne se produise pas. Clairement, il y a des organisations qui sont capables de faire des choix qui sont capables de faire des choix qui ne touchent pas les services ou peu, d'autres où ce n'est pas la même chose. Ça montre la différence de niveau de gestion dans les services publics.»

«Donc le gouvernement n'a pas de responsabilité» lorsque les services sont affectés ? lui a-t-on demandé. «Bien sûr, nous, on fixe les enveloppes», a répondu le premier ministre. «Mais ce qu'on a actuellement comme période de rigueur budgétaire, ça n'a rien à voir avec ce que le Québec a déjà connu il y a quelques années.»

Il a reconnu que les plus vulnérables écopent de certaines compressions. «Pourquoi n'avez vous pas été en mesure de protéger les services aux plus vulnérables » comme promis ? lui a-t-on demandé. « Parce que condamner le Québec à des déficits perpétuels et l'endettement, c'est la plus sûre façon de nuire aux personnes les plus vulnérables », a-t-il répondu.

La «rigueur budgétaire» actuelle, «normalement, c'est une période qui devrait nous amener vers des investissements plus importants», a ajouté M. Couillard. «Et c'est justement le moment de nous poser la question sur comment et dans quoi on doit investir, plutôt que renvoyer de l'argent dans les réseaux, autant en santé qu'en éducation. Vous voyez qu'en santé les changements importants sont en cours. En éducation, on y arrive très bientôt.» Le gouvernement entend entre autres accorder davantage d'autonomie aux écoles et réduire les pouvoirs des commissions scolaires.