Le gouvernement Couillard s'oppose à la décision de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) d'abolir une importante banque de données pour éponger des compressions budgétaires. Cette mine de renseignements sera préservée, promet-il.

La décision de l'ISQ, relatée dans La Presse mercredi, plonge le gouvernement Couillard dans l'embarras, lui qui a promis d'être le plus transparent et le plus ouvert de l'histoire. Le ministre des Finances Carlos Leitao a fait savoir son désaccord au directeur général de l'ISQ, Stéphane Mercier, tôt en matinée.

« Le gouvernement n'est pas à l'aise avec cette décision », a affirmé le directeur de cabinet adjoint de M. Leitao, Dominic Cormier. La Banque de données des statistiques officielles sur le Québec (BDSO) regroupe une foule de renseignements provenant de 27 ministères et organismes. Elle entraîne des coûts d'un million de dollars par année, selon l'ISQ. « On considère que cette banque est un outil essentiel pour assurer la transparence du gouvernement du Québec », a soutenu M. Cormier. « On est en travail avec l'ISQ pour trouver un moyen de sauver la banque de données. » Il a assuré que la BDSO sera préservée.

Il n'est toutefois pas question que le gouvernement renonce aux coupes à l'ISQ. L'organisme imputait la fin de la BDSO aux « contraintes budgétaires » imposées par le gouvernement. Or Dominic Cormier a répété le mantra du gouvernement : « L'équilibre budgétaire en 2015-2016 est un incontournable et tous les organismes doivent faire leur part ».

Néanmoins, en guise de piste de solution, le gouvernement propose « d'augmenter un peu » les sommes versées à l'ISQ par les 27 organismes et ministères dont les données se retrouvent dans la BDSO. L'ISQ leur avait demandé en vain de contribuer davantage au cours des derniers mois. Ses revenus ont chuté de 14% en trois ans.

Si le gouvernement est prêt à discuter de la colonne des revenus avec l'ISQ, il a également un oeil sur celle des dépenses. Pour préserver la BDSO, l'organisme devra également « dégager des sommes à travers ses autres missions », donc réduire ses dépenses ailleurs. Dominic Cormier rappelle que l'ISQ enregistre des déficits depuis plusieurs années - 2009-2010, en fait - et qu'il s'est engagé à revenir à l'équilibre budgétaire d'ici le 31 mars 2016. L'organisme peut atteindre cet objectif sans sacrifier la BDSO, selon le gouvernement.

Stéphane Mercier, de l'ISQ, n'a pas retourné l'appel de La Presse.