Pierre Karl Péladeau a affirmé vendredi que le débat sur ses avoirs est une «diversion» qui permet au gouvernement Couillard de dévier l'attention des véritables préoccupations des citoyens.

En dressant le bilan de la session parlementaire, vendredi, le chef du Parti québécois a reproché au gouvernement libéral de faire de la «diversion en permanence» en évoquant ses actions de Québecor.

«Nous posons des questions qui nous apparaissent tout à fait légitimes, qui sont celles que les citoyens et les citoyennes souhaiteraient poser au gouvernement, nous le faisons parce que nous sommes les dignes représentants des citoyens et des citoyennes», a dit M. Péladeau.

«C'est triste de constater qu'ils n'ont pas de réponse, et ils reviennent systématiquement avec le même bavardage, excusez-moi l'expression, le même baratinage», a-t-il ajouté.

Les derniers mois ont été chargés pour M. Péladeau, qui a pris la tête du PQ au terme d'une longue course à la direction. À maintes reprises, il s'est retrouvé sous les feux de la rampe en raison de son double rôle d'aspirant premier ministre et d'actionnaire de contrôle du plus gros empire médiatique du Québec.

Le chef péquiste a essuyé plusieurs critiques de ses adversaires libéraux et caquistes, notamment par le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, qui a dénoncé ses «pulsions agressives» et ses «conflits d'intérêts». Plus récemment, il a dénoncé le comportement de ses lieutenants à l'égard du jurisconsulte Claude Bisson.

M. Péladeau rétorque que cette offensive est un stratagème de relations publiques. C'est toutefois un jeu risqué pour le premier ministre libéral Philippe Couillard, a-t-il prévenu.

«C'est la stratégie du "bon cop, bad cop", a observé M. Péladeau. On entend le premier ministre souhaiter de l'élévation en ce qui concerne les débats à l'Assemblée nationale. C'est ce qu'il tente de faire, mais je pense que personne n'est dupe. Même si c'est le leader du gouvernement qui adopte cette attitude de "bad cop", ça reflète également sur le patron.»

M. Péladeau s'est félicité d'avoir formé une opposition «constructive» et «efficace». Il rappelle que son parti a proposé un projet de loi «zéro-émission» pour favoriser la vente de voitures électriques, convaincu tous les partis d'appuyer une loi proclamant la Journée Nelson Mandela, et introduit une motion reconnaissant le «génocide culturel» subi par les Premières Nations.

Il regrette toutefois de n'avoir pu convaincre le gouvernement Couillard de renoncer aux coupes dans le secteur de l'éducation.

Convergence

Pierre Karl Péladeau estime que les circonstances sont «de plus en plus favorables» à une «convergence» des partisans de l'indépendance. Dans la foulée du décès de Jacques Parizeau, l'ex-chef d'Option nationale, Jean-Martin Aussant, a annoncé «la fin de tous les exils» et Gilles Duceppe a fait un retour remarqué à Ottawa comme chef du Bloc québécois.

Avec la fin d'une course à la direction de huit mois et d'une session parlementaire exigeante, le chef péquiste compte s'activer ces prochains mois à rallier les indépendantistes.

«Dès maintenant je vais consacrer mon temps à faire en sorte que ces forces souverainistes, ces forces indépendantistes travaillent dans la réalisation de cet objectif ultime de faire du Québec un pays», a-t-il dit.