Au lendemain de sa dure défaite dans Chauveau, Jocelyne Cazin critique Gérard Deltell, les médias et le choix des électeurs.

Dans une entrevue accordée à la station radiophonique CHOI à Québec, mardi matin, la candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) a dit regretter que l'ex-député de Chauveau ne se soit pas davantage engagé dans la campagne électorale pour soutenir la cause du parti.

Aux animateurs qui lui demandaient si elle aurait souhaité un appui «plus clair» de M. Deltell, l'ex-animatrice de télé a répondu, calmement, mais fermement, par l'affirmative.

«Je ne vous cacherai pas que oui, mais je comprends très bien ses impératifs, a dit Mme Cazin. Il veut se présenter au fédéral alors il ne veut pas faire de la peine à personne.»

À son avis, M. Deltell aurait pu se manifester davantage pendant le périple électoral. La discrétion prudente de l'ancien député et figure populaire dans le comté de Chauveau a suscité «un peu de déception» dans le camp caquiste, a avoué Mme Cazin.

«On s'est parlé en privé, on s'est texté en privé, donc, Gérard Deltell n'est pas devenu un ennemi sauf que oui, je pense que Gérard Deltell aurait pu se positionner parce que, quand même, ça fait des années qu'il représente la CAQ», a-t-elle lancé.

Au cours de l'entrevue, Mme Cazin a aussi déploré le travail des médias durant la campagne, leur reprochant de l'avoir étiquetée comme «parachutée».

Les libéraux ont martelé ce message et les médias n'ont pas cessé de le relayer, a-t-elle dit, rappelant qu'elle s'était pourtant engagée dès le début de la campagne à s'établir dans la circonscription.

«Les médias ont été extrêmement durs à mon égard, a opiné la femme de 64 ans. Je ne suis pas de Montréal. Je suis une fille des Laurentides et je l'ai dit dès le début, mais on a continué de propager que j'étais de Montréal.»

Résultat: «on a joué là-dessus pendant un mois de temps, les libéraux ont joué là-dessus, les médias ont embarqué là-dedans, c'est demeuré le «spin» pendant un mois», a-t-elle soulevé.

Quant aux électeurs de la circonscription, Mme Cazin pense qu'ils ont choisi de laisser les libéraux faire à leur guise avec leur argent. Pourtant, une simple lecture du programme de la CAQ les aurait mieux guidés, selon elle.

«Ce que les gens de Chauveau ont dit hier, ce que je comprends, c'est: «chers libéraux, faites ce que vous voulez avec notre argent, avec nos impôts, nos taxes et puis le reste on s'en fout'», a analysé la candidate défaite.

«Si on prend la peine de lire le programme de la Coalition avenir Québec, si on prend la peine de lire le livre de François Legault sur le projet Saint-Laurent, ce n'est pas possible d'avoir ce résultat ce matin», a-t-elle poursuivi.

Aux yeux de Mme Cazin, nombre de facteurs ont contribué à la défaite de la CAQ à l'élection complémentaire de lundi. À l'étiquette de parachutée relayée par les médias et à l'absence virtuelle de Gérard Deltell s'est ajoutée «la peur provoquée par (Philippe) Couillard sur le nationalisme», a-t-elle avancé.

Le vote caquiste s'est effondré lundi dans la circonscription de Chauveau, ancien fief de M. Deltell, qui a quitté son siège pour tenter sa chance au fédéral cet automne sous la bannière conservatrice. Mme Cazin a obtenu moins de 34% des suffrages contre 41% pour la gagnante, la libérale Véronyque Tremblay.