Le Québec avait le programme le plus généreux au pays pour les victimes d'actes criminels. Mais la situation risque de changer après le coup de râteau du Conseil du trésor. Dans sa stratégie de compression des dépenses, Québec envisage une réduction importante des coûts de cette mesure.

Le programme administré par la CSST, mais sous la responsabilité du ministère de la Justice, a vu son budget augmenter de 11 % en 2013 par rapport à l'année précédente. Ainsi, il en a coûté 113 millions l'an dernier pour indemniser les citoyens qui ont dû subir la mort d'un proche, des sévices corporels ou qui sont restés handicapés en raison d'un acte criminel. À l'interne, au gouvernement, on confirme qu'on a souligné ces coûts importants au comité de revue de programmes présidé par l'ex-ministre Lucienne Robillard. Son groupe doit accoucher d'un premier rapport au début du mois d'octobre.

Le programme était déjà sous la loupe du Trésor dans le gouvernement Marois. On avait en effet constaté avec surprise que le programme québécois coûtait davantage que tous les programmes des autres provinces réunies. Le Québec donne droit, plus que les autres provinces, à des rentes viagères pendant toute la vie du prestataire.

Les 7612 nouvelles demandes de prestations reçues l'an dernier représentent une hausse de 2 % par rapport à l'année précédente. La facture devrait grimper cette année, puisque plusieurs majorations sont entrées en vigueur en mai 2013. Ainsi, l'indemnité aux parents d'une personne à charge est passée de 2000 à 12 000 $ ; les frais funéraires remboursables sont passés de 3000 à 5000 $.