Québec n'a peut-être pas encore pris de décision finale sur le mode de financement actuel des services de garde, mais à écouter le premier ministre Philippe Couillard, tout semble indiquer que les jours de la tarification universelle sont comptés.

Au cours d'une mêlée de presse, vendredi, en début de soirée, M. Couillard a affirmé que le modèle de tarification «reste à voir», mais que plusieurs hypothèses sont actuellement à l'étude.

En marge du Forum des idées pour le Québec, le premier ministre n'a pas voulu confirmer le scénario où la modulation du tarif de garderie à 7 $ par jour - qui s'applique actuellement à tous - tiendrait compte du revenu des parents.

«Est-ce que c'est ce que vous avez vu (...), une modification ou une autre [chose], ça reste à voir, a-t-il dit. Nous prenons l'automne pour étudier diverses hypothèses, et, comme on le dit, il n'y a pas d'hypothèses que nous n'étudions pas.»

Peu importe le scénario envisagé, le gouvernement Couillard risque d'être la cible des critiques de l'opposition, des syndicats ainsi que des garderies, qui ont tous déjà dénoncé avec véhémence la perspective d'une révision de la tarification des services de garde.

Québec doit sabrer des milliards de dollars dans ses dépenses pour rétablir l'équilibre budgétaire en 2015-2016. Pour ce faire, il a entrepris, à l'aide de deux commissions, d'examiner divers scénarios de révision des programmes gouvernementaux et de révision de la fiscalité des contribuables.

Questionné à savoir si le même sort pourrait s'appliquer à d'autres tarifs, M. Couillard n'a pas fermé la porte à la possibilité.

«La révision des programmes, si on ne met pas tout sur la table, on n'en fait pas [vraiment] une, a répondu le premier ministre. Il faut vraiment faire le travail. C'est une formule que nous regardons avec intérêt. Nous sommes encore en réflexion.»

Par ailleurs, même si le manque à gagner des revenus de l'État est estimé à quelque 200 millions de dollars, M. Couillard ne croit pas que cette situation forcera son ministre des Finances Carlos Leitao à annoncer un déficit supérieur à sa prévision de 2,35 milliards de dollars lors de sa mise à jour économique automnale.

«La reprise est lente, la création d'emplois n'est pas aussi rapide qu'on le voudrait, a-t-il reconnu. Cependant, on voit des signes encourageants en ce qui a trait aux exportations (...), nous pensons rattraper nos cibles.»

Santé: gel des cadres

Questionné par les journalistes, le premier ministre a par ailleurs confirmé que son gouvernement avait décrété un gel en ce qui a trait à la nomination des cadres dans l'ensemble du réseau de la santé.

Selon M. Couillard, cette mesure devrait entre autres permettre aux établissements d'avoir davantage de ressources à leur disposition pour s'occuper des patients.

«Je pense que tout le monde s'entend que c'est la chose à faire, a-t-il observé. Nous pensions qu'il fallait envoyer un signal rapidement pour freiner l'augmentation du nombre de cadres et aller dans la direction inverse.»

Le premier ministre a réitéré qu'il fallait réduire la bureaucratie dans le réseau de la santé québécois.

M. Couillard participera jusqu'à dimanche au deuxième Forum des idées pour le Québec, au Collège Champlain, à Saint-Lambert, sur la rive sud de Montréal.

«Dans la course à la direction du parti, j'avais expliqué que je voulais refaire de ce parti un laboratoire d'idées, a-t-il souligné. L'événement a comme caractéristique d'accueillir des gens du parti, de l'extérieur ainsi que des conférenciers.»

Le Forum, qui se déroule au Collège Champlain, à Saint-Lambert, sur la rive sud de Montréal, sous le thème «Vivre l'innovation», accueillera une quarantaine de conférenciers et panélistes en provenance de la France, des États-Unis et du Canada.

Quelque 400 personnes - dont plusieurs élus - doivent y participer. L'an dernier, l'événement avait attiré 300 convives.