La confusion est telle à Québec depuis l'évasion par hélicoptère de trois dangereux détenus que le premier ministre Philippe Couillard a décidé de déclencher une enquête administrative.

En marge d'une réunion du caucus libéral, il s'est dit insatisfait des informations contradictoires et partielles qu'il reçoit à l'interne de la part de la Sûreté du Québec, des centres de détention, des ministères de la Sécurité publique et de la Justice.

Il a pris sa décision alors que sa ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, a réagi dans la confusion depuis deux jours à l'évasion par hélicoptère survenue au centre de détention de  détention de Québec samedi soir.

« Le gouvernement n'est pas satisfait du flot des informations, de la coordination des informations, de l'aspect contradictoire de certaines informations qui lui ont été transmises, a affirmé M. Couillard en marge d'une réunion du caucus libéral mercredi. On n'est pas capable d'avoir véritablement d'information qui est cohérente et en temps requis et qui départage les événements. Devant cette situation, le gouvernement met en place une enquête administrative sur les événements qui remontent à l'évasion en hélicoptère de Saint-Jérôme (en mars 2013), le rôle et la coordination des différents acteurs. Cette commission va commencer rapidement ». Son mandat et son président seront connus d'ici vendredi. 

Lise Thériault a précisé que quatre entités sont « directement interpellées » par l'enquête : le ministère de la Sécurité publique, avec le bureau du sous-ministre et le cabinet, les centres de détention, celui de Québec et les services correctionnels, la Sûreté du Québec et le ministère de la Justice. « Ce sont quatre endroits où il y a des décisions qui se prennent, des actions qui se posent, de l'information qui existe, et chaque fois qu'on vient pour poser des questions, on a droit à de l'information qui est contradictoire, qui est parcellaire, partielle et, très souvent, il y a des délais de temps quand même assez incroyables entre le moment où la question est posée et que l'information arrive », a dit Mme Thériault. « Si je n'ai pas l'information dans les temps requis, il est impossible pour moi d'exercer correctement mes fonctions. »

« Il est normal pour une ministre de poser des questions, d'aller à l'information, et de transmettre l'information. Et malheureusement je ne peux pas donner l'information au public, parce que soit l'information est incomplète, soit elle arrive en retard, soit elle est partielle, ou soit elle est contredite par une autre entité sous ma responsabilité. Vous comprendrez que c'est inacceptable et ça fera partie du mandat qui sera donné à l'enquête administrative », a-t-elle ajouté. Elle veut connaître la séquence des événements depuis la première évasion de mars 2013, les actions qui ont été prises - ou pas - par les autorités pour prévenir de tels incidents et les circonstances qui ont mené à une seconde évasion par hélicoptère.

La Coalition avenir Québec avait réclamé mardi une enquête interne pour faire la lumière sur les manquements qui ont résulté à une deuxième évasion par hélicoptère en 15 mois. Son chef François Legault demandait que les conclusions de cette enquête soient rendues publiques et étudiées en commission parlementaire.