Un bras de fer est à prévoir cet automne sur la nomination du vérificateur général. Le gouvernement Couillard va proposer que Michel Samson, qui occupe le poste par intérim depuis deux ans, soit confirmé dans son poste.

Or, l'opposition péquiste a déclaré ouvertement la guerre, hier, à ce mandataire de l'Assemblée nationale. Cette nomination requiert normalement les deux tiers des voix à l'Assemblée nationale, mais traditionnellement, on s'entend sur des nominations qui font l'unanimité. L'addition des sièges libéraux et caquistes permettrait à M. Samson d'être élu, mais il s'agirait d'une entorse à la tradition du consensus.

Des sources au gouvernement préviennent que l'opposition péquiste devra expliquer pourquoi elle s'oppose à M. Samson, puisque Philippe Couillard est bien déterminé à soutenir sa candidature. Ce vote devrait avoir lieu l'automne prochain.

Jeudi, la Coalition avenir Québec a tenté en vain de déposer une motion obligeant les députés à renouveler leur appui à Michel Samson. Le PQ s'y est opposé, expliquant refuser un texte où l'on donne ainsi un ordre aux élus. La CAQ est revenue à la charge hier, en demandant tout simplement que l'on «renouvelle» son appui au vérificateur.

Le PQ s'est opposé à nouveau. «C'est une bonne chose», a conclu le chef péquiste Stéphane Bédard qui avait soutenu à la radio, mercredi, que le vérificateur a «fait la job des libéraux» avec son rapport évoquant un «déficit potentiel» de 5,6 milliards. Pour le PQ, il s'agit d'un rapport biaisé puisqu'il est clair qu'un gouvernement n'aurait pas obtempéré à la longue liste des demandes des ministères. Au Conseil du trésor, Stéphane Bédard n'a pas déposé de crédits avant les élections, ce qui aurait dévoilé les choix du gouvernement péquiste.

Pour M. Bédard toutefois, si l'opposition retirait sa confiance au vérificateur par intérim, elle pourrait déposer une motion de défiance, ce qu'elle n'a pas fait.