Tous les partis chantaient le retour à l'harmonie à l'Assemblée nationale. La petite députée libérale de Laviolette n'en avait rien à cirer. Hier, de son siège au fin fond du Salon bleu, Julie Boulet a brandi un doigt d'honneur en direction d'un député péquiste qui l'asticotait avec ses questions.

«C'est inacceptable, je ne peux croire qu'un député fasse un doigt d'honneur à un collègue à l'Assemblée nationale. C'est la première fois qu'on voit cela, c'est le pire geste qu'on puisse faire à l'Assemblée. Où en sommes-nous rendus dans le changement de ton que nous avait promis Philippe Couillard?», a dit Agnès Maltais, leader parlementaire de l'opposition péquiste.

En fin de journée, Mme Boulet s'est excusée. «C'était une question qui était tendancieuse, vicieuse, blessante pour moi, mais je m'excuse de ce geste», a laissé entendre la députée libérale, jointe par La Presse.

Passage difficile à la commission Charbonneau

C'était une rentrée percutante pour l'ex-ministre des Transports après un témoignage difficile devant la commission Charbonneau. Assaillie à sa sortie de la réunion du caucus des députés, elle a refusé d'émettre un commentaire.

Mais à la période des questions, le député péquiste Stéphane Bergeron est revenu à la charge, relevant que sous serment, à la commission Charbonneau, Mme Boulet a nié ce que tous les libéraux, même Philippe Couillard, ont confirmé: sous le gouvernement Charest, la règle voulait qu'un ministre obtienne 100 000$ de financement.

Le leader parlementaire libéral, Jean-Marc Fournier, répondait à la question destinée à Philippe Couillard quand la députée Boulet a levé le doigt à l'intention du député péquiste, un geste clairement visible depuis les banquettes réservées aux journalistes.

«Comme changement de ton, cela me rappelle les pires moments de Jean Charest. Elle devra s'excuser sinon M. Couillard devra répondre de ce geste!», a soutenu Mme Maltais. Sa voisine de banquette, la libérale Karine Vallières, n'avait pas vu le doigt controversé, mais a rappelé que Mme Boulet a vécu une période difficile: «Je pense qu'elle était fatiguée, c'était son retour en chambre après une semaine de vacances. Elle est sereine malgré les événements», a dit Mme Vallières en évoquant le témoignage de Mme Boulet à la commission Charbonneau.