Des élections générales cette semaine auraient reporté à coup sûr le Parti québécois (PQ) au pouvoir. Mais Pauline Marois ne peut, pour l'instant, avoir la certitude d'un mandat majoritaire. La plus récente enquête menée par CROP vient confirmer son constat percutant de décembre dernier: le PQ est parvenu à retrouver la confiance des Québécois.

«C'est une bonne nouvelle pour Mme Marois, la remontée qu'on avait constatée en décembre est confirmée, elle se consolide», observe Youri Rivest, vice-président de CROP, considérant les réponses de 1000 internautes. Bien des observateurs avaient mis en doute, il y a un mois, les constats alors surprenants de CROP, mais un autre sondage, lundi, est finalement venu confirmer la tendance.

«On avait vu cet élan dès décembre», et cette dernière enquête, menée du 16 au 19 janvier, achève de fixer la photo, explique le spécialiste: la satisfaction à l'endroit du gouvernement Marois atteint 40%, un plafond rassurant pour le Parti québécois.

Le PQ a retrouvé les niveaux de satisfaction du début de son mandat, «c'est quand même assez rare qu'un gouvernement puisse ainsi corriger le tir», observe Rivest. Par rapport à décembre, les chiffres de CROP ne bougent guère.

M. Rivest n'y voit pas un signe de «piétinement», mais plutôt la preuve que la remontée du PQ est solide. Avec un scrutin cette semaine, le PQ aurait récolté 35% des intentions de vote, le même pourcentage que le PLQ. Les deux partis étaient aussi à égalité en décembre, au même niveau. Dans sa dernière enquête, CROP voit la Coalition avenir Québec à 16%, deux points de moins qu'en décembre. Québec solidaire, de son côté, reste à 10%.

Proche de la majorité

CROP refuse toutefois de trancher sur la majorité; avec trois partis, les effets régionaux, c'est difficile à prédire. «Si Mme Marois n'est pas majoritaire, elle n'en est pas loin», résume Youri Rivest, montrant du doigt l'avance du PQ sur les libéraux auprès des francophones; 42% contre 24%. Le PQ domine en région avec 39% d'intentions de vote, et a désormais rejoint la Coalition avenir Québec dans la région de la capitale, avec 30%. Dans l'île de Montréal, le PLQ est en avance avec 43% contre 28% au PQ et 10% seulement à la CAQ.

Ex aequo

Pauline Marois et Philippe Couillard sont coude à coude quand on demande aux Québécois de choisir le chef qui ferait le meilleur premier ministre. Les deux obtiennent 25%. Pour le libéral, c'est le statu quo, depuis quatre mois. Pour Mme Marois, le portrait est différent, le sondage confirme la remontée de cinq points constatée entre novembre et décembre 2013. François Legault voit sa cote personnelle passer de 13 à 15%.

Élections au printemps: c'est oui

Les électeurs ne sont jamais pressés d'aller aux urnes. Aussi, quand une majorité d'électeurs se disent d'accord avec le déclenchement, cela dénote une attitude plutôt favorable à des élections. On observe que 43% des gens se disent favorables à la tenue d'élections en avril, après le dépôt d'un budget, alors que 38% des répondants voient d'un mauvais oeil un tel scénario. Ce sont les libéraux qui ont le plus hâte de voter, à 68%; les péquistes sont les moins pressés, à 31%.

Transferts: avantage PLQ

Des électeurs qui ont appuyé la Coalition avenir Québec aux dernières élections, 20% passeraient au PLQ si des élections survenaient cette semaine. Le PLQ serait le choix de 40% des caquistes s'ils devaient se tourner vers un autre parti. Pour le PQ, les transferts se font avec Québec solidaire. Ainsi 11% des solidaires de 2012 voteraient maintenant PQ, et 9% des électeurs péquistes de l'an dernier sont rendus à Québec solidaire. Le PQ est le deuxième choix de 29% des solidaires.