On n'entendra pas les deux grandes associations de municipalités lors de la commission parlementaire sur la Charte de la laïcité qui commence aujourd'hui. Habituellement promptes à défendre leurs membres, elles bouderont l'exercice.

L'Union des municipalités (UMQ) garde sa réserve, car elle constate que ses membres sont trop divisés pour pouvoir défendre une position. «Nous avons décidé cela en réunion en décembre dernier. Nos membres sont divisés et nous prônons l'autonomie municipale», confirme son directeur des communications, François Sormany. La Ville de Montréal, membre de l'UMQ, a déposé un mémoire et entend le défendre à l'Assemblée nationale.

La Fédération québécoise des municipalités (FQM) ne se rendra pas non plus à l'Assemblée nationale. «Une rencontre est prévue en février, où on abordera entre autres ce sujet. On veut s'assurer de valider notre position auprès de nos instances et de lui donner de l'étoffe, comme on le fait habituellement», indique le porte-parole de la FQM, Dany Rousseau.

Les employés touchés

Les municipalités sont directement interpellées par la Charte. L'interdiction du port de signes religieux ostentatoires concerne tous les employés de l'État, ainsi que ceux des municipalités.

La FQM et l'UMQ avaient initialement pris position en septembre dernier quand le ministre des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, avait dévoilé ses orientations.

Le président de l'UMQ, Éric Forest, affirmait que «peu de municipalités» éprouvent des problèmes à cause des signes religieux ostentatoires. M. Forest, candidat libéral défait en 2003, proposait de donner non pas un droit de retrait, mais un droit d'adhésion à la Charte.

Le président de la FQM, Bernard Généreux, appuyait quant à lui la Charte et offrait son «entière collaboration au gouvernement». «Le moment était venu pour notre société d'affirmer clairement sa modernité en exprimant la nécessaire séparation de la religion et de l'État», affirmait le candidat défait du Parti québécois en 2012, dont le mandat à la FQM se termine cet hiver.

Marxistes et anti-circoncision témoigneront

Près de 270 groupes ou citoyens ont déposé un mémoire ou ont signalé leur intention de témoigner à la commission parlementaire. Certains sont très connus, comme les syndicats et les chambres de commerce. D'autres sont moins célèbres. En voici 12 autres.

> Femmes qui croient en la femme

> Madame prend congé, Centre de femmes Pointe-Saint-Charles

> Parti marxiste-léniniste du Québec

> Section féminine de Bel Agir

> Stop Circoncision Québec

> Association humaniste du Québec

> Citoyens contre l'abattage rituel d'animaux au Québec

> Centre de femmes l'Étincelle de Baie-Comeau

> Libres penseurs athées

> Communauté des druides du Québec

> Consistoire de Montréal et de l'Église unie du Canada

> Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie