Le Parti libéral du Québec va mener une lutte sans merci aux extrémistes religieux qui se terrent au Québec, a prévenu Philippe Couillard, mercredi.

En revanche, il a ajouté que le PLQ ne s'engagera jamais dans un «marchandage» des libertés avec le Parti québécois pour grappiller des votes aux dépens des minorités.

Aussitôt après avoir prêté serment au Salon rouge de l'Assemblée nationale avec son collègue de Viau, David Heurtel, le nouveau député d'Outremont a braqué son tir sur les extrémistes de toute appartenance religieuse. Ce sont les intégristes et non pas les vêtements religieux qui constituent une menace pour la société québécoise, a-t-il fait valoir.

«La charte présentée par le PQ passe complètement à côté du véritable enjeu, de la véritable préoccupation de la population: la menace que représentent chez nous l'extrémisme et tous les intégrismes religieux», a soutenu le leader libéral.

«À ceux qui viennent chez nous pour profiter de nos libertés et de notre démocratie, pour ensuite nous y attaquer et, ultimement, les détruire, nous disons haut et fort: vous n'êtes pas les bienvenus chez nous. Nous vous combattrons, nous vous poursuivrons sans relâche», a-t-il poursuivi.

M. Couillard ne s'est pas avancé davantage, s'en remettant au travail d'un comité interne au sein duquel siège la députée musulmane Fatima Houda-Pepin. Le comité proposera «bientôt» des moyens «efficaces» pour lutter contre la menace, a-t-il souligné.

Pendant son allocution, devant presque toute la députation libérale, M. Couillard a longuement décrié la charte des valeurs qui, à son avis, s'attaque injustement aux simples citoyens qui affichent leur foi.

Opposé à toute restriction vestimentaire dans le secteur public pour autant que le visage soit découvert, le PLQ ne fera aucun compromis dans la défense des droits et libertés, a dit M. Couillard.

«Je vous le répète, nous ne marchanderons pas nos libertés. Nous ne les échangerons pas contre des votes. Nous les protégerons de toutes nos forces, car nous savons le prix qui fut payé pour les conquérir», a-t-il soulevé.

Élu député le 9 décembre, neuf mois après avoir pris la tête du parti, le leader du PLQ a promis de diriger une opposition «qui ne laissera rien passer» au gouvernement du Parti québécois, notamment sur plan économique.

Il est inacceptable, a-t-il dit, que le revenu disponible des Québécois soit inférieur à celui des autres Canadiens.

La mise sous surveillance de la cote de crédit du Québec par l'agence Fitch illustre, selon lui, le bilan économique «désastreux» du gouvernement Marois. Là encore, il ne peut s'empêcher de tisser un lien avec le projet de charte.

«Cette charte a bien sûr été créée dans le but de faire oublier une des performances économiques les plus médiocres d'un gouvernement québécois», a affirmé M. Couillard.

«Pendant que partout en Amérique du Nord l'économie avance, celle du Québec fait du sur place. Alors que mon prédécesseur Jean Charest a ouvert de nouveaux espaces pour les Québécois, avec le Plan Nord et le libre-échange avec l'Europe, le Parti québécois mise, encore une fois, sur le repli sur soi. Le Québec se portait mieux en situation de crise économique sous un gouvernement libéral, qu'en temps de reprise avec un gouvernement péquiste. Faut le faire!», a-t-il enchaîné.

«Nuisible» aux intérêts du Québec, le gouvernement devra être bientôt remplacé et le PLQ est sur les blocs de départ pour reconquérir la confiance des électeurs, a déclaré M. Couillard, précisant que sa formation travaille à l'élaboration d'un plan de gouvernement de quatre ans.

Après avoir tenu le fort comme chef de l'opposition en l'absence de M. Couillard, Jean-Marc Fournier assumera la fonction de whip en chef à la reprise des travaux en février. Il remplacera à ce titre Laurent Lessard.

Le député de Châteauguay, Pierre Moreau, demeurera quant à lui leader parlementaire.

À l'occasion d'une rencontre avec les médias à Montréal, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a mis au défi son homologue libéral de cesser de «faire de belles phrases» et de proposer des solutions concrètes pour relancer le Québec.

«Philippe Couillard doit commencer à donner des réponses claires aux Québécois, d'arrêter d'être dans le flou et de dire concrètement ce qu'il propose aux Québécois», a-t-il dit.