La Coalition avenir Québec remboursera toute somme acquise par l'entremise de prête-noms, contrairement à la loi sur le financement des partis politiques. Le parti de François Legault proposera une motion pour que les pouvoirs du Directeur général des élections s'étendent à toute la période couverte par le mandat de la commission Charbonneau.

Ancien chef de l'ADQ, le député caquiste Gérard Deltell a souligné mardi que son parti «a toujours été à l'avant-garde, on a été les premiers à demander une commission d'enquête». Actuellement, le DGE ne peut remonter au-delà de la période de prescription, de cinq ans, pour faire enquête sur du financement illégal. La CAQ demandera que tous les partis s'engagent à rembourser ce qui avait été versé illégalement à compter de 1998 jusqu'à aujourd'hui, la période couverte par la commission Charbonneau.

Le DGE avait déjà établi que 7 millions de dollars de contributions au PLQ, 2 millions au PQ et 800,000 $ à l'ADQ provenaient des firmes de professionnels, et par conséquent étaient susceptibles de donner prise au système de prête-noms, qui font qu'un contributeur est remboursé par son entreprise pour financer un parti.

Le député Deltell dit «ne pas être tombé des nues» devant les déclarations de Lino Zambito, qui a levé le voile sur un système de prête-noms dans le financement de l'ADQ. Ces révélations l'entrepreneur de Laval les avait déjà faites il y a cinq mois, «cela ne veut pas dire que je ne suis pas choqué» de poursuite M. Deltell. «C'est le genre de choses qu'on ne peut accepter, si par malheur c'est survenu, nous assumerons nos responsabilités» a dit l'ancien chef adéquiste.

Mario Dumont, en entrevue à  son collègue Paul Arcand du 98,5 FM, avait soutenu que les partis étaient plutôt victimes de ces stratégies de donateurs, «nous comme députés, ou candidats on ne veut pas faire les choses de façon illégales. Si cela survient, il faut assumer nos responsabilités». Gilles Taillon l'ancien chef de l'ADQ avait soutenu avoir appelé la police quand il avait pris connaissance du financement de l'ADQ. M. Deltell son successeur souligne avoir pris contact avec la Sûreté du Québec, à ce sujet, «et ils ne me sont jamais revenus là-dessus».

«Si quelqu'un décide de passer par les prête-noms, cela ne veut pas dire qu'ils nous avertissent», dira Sylvie Roy, soulignant qu'elle n'avait jamais eu connaissance de tels stratagèmes pour son financement.