Des municipalités n'ont pas les infrastructures nécessaires pour mettre en oeuvre le Plan Nord, un problème que le gouvernement n'avait pas prévu, déplore le président de la corporation de développement économique de Port-Cartier, Michel Gignac. Il lance un appel à l'aide à Québec et à son frère, Clément Gignac, ministre responsable du Plan Nord.

Michel Gignac dit avoir eu des «conversations très animées» avec son frère sur ces problèmes d'infrastructures. «Le Plan Nord, c'est une excellente chose, mais les municipalités sont dépourvues et dépassées par les événements, a-t-il affirmé à La Presse, hier. Il faut donner la chance au gouvernement, mais, en attendant, on est dans la misère.»

En mai, ArcelorMittal a annoncé des investissements de plus de 2 milliards de dollars à Fermont et à Port-Cartier. Le géant minier veut entre autres doubler sa production de boulettes de fer à Port- Cartier en ouvrant une seconde usine qui emploiera 500 travailleurs. Le premier ministre Jean Charest a participé à l'annonce, soulignant qu'il s'agit de l'un des premiers fruits de son Plan Nord. Or, Port-Cartier est incapable d'accueillir tous ces nouveaux habitants. L'usine de filtration des eaux construite en 1999 est déjà à plein rendement. Un promoteur veut construire 120 logements au printemps, mais la Ville ne peut lui accorder de permis. «On n'a tout simplement plus d'eau pour faire du développement résidentiel et industriel. Il faut nous aider», a dit Michel Gignac. Fermont et Havre-Saint-Pierre ont également des besoins criants en matière d'infrastructures.

À l'Assemblée nationale, le chef de l'Action démocratique du Québec, Gérard Deltell, a exhorté le gouvernement à « répondre aux besoins immédiats, réels et concrets des municipalités». Ces besoins sont multiples: il manque des centaines de places en garderie à Fermont et à Havre-Saint-Pierre, a-t-il relevé.

Le premier ministre Jean Charest reconnaît l'existence de «problèmes de croissance» sur la Côte-Nord. Il promet de «travailler avec les municipalités» pour les régler. «J'aime mieux avoir des problèmes de croissance qu'avoir des problèmes de décroissance », a-t-il lancé.