«Je n'ai jamais lâché!» a lancé samedi Pauline Marois aux délégués du Conseil national du PQ. À nouveau frappée par des départs au sein de son parti, la chef péquiste a tenu à mettre dans la balance les efforts qu'elle consentait depuis des mois pour défendre les valeurs péquistes, en dépit de l'adversité.

«Des fois, je me demande pourquoi je fais tout ça!», a-t-elle soutenu dans son allocution samedi midi. Elle s'est refusée à tout point de presse, pourtant un exercice habituel dans ces forums. «Dans ces moments-là, je pense aux Québécois, à ceux qui ont de la misère... je pense à ce que nous pouvons faire pour les Québécois!», a-t-elle lancé, maintes fois ovationnée par les 400 délégués. Seuls quelques militants montréalais sont restés sans applaudir, calés sur leur chaise.

Elle croit que les militants du PQ, «sauf pour une poignée», sont conscients «que la souveraineté passe par un Parti québécois uni».

Elle a souligné les sacrifices qu'elle a faits depuis la tornade des démissions de quatre députés en juin. «Depuis plus de trois mois, je suis sur le terrain, dans les médias, je suis au front. J'ai encaissé toutes les critiques, tous les commentaires, toutes les caricatures. J'ai défendu notre parti, nos députés; je n'ai jamais lâché. Je ne vous ai jamais lâchés», a-t-elle insisté.

Sans y faire allusion, elle réagissait à la nouvelle démission d'un président d'association Philippe Leclerc, du comté de Mercier, parti rejoindre la nouvelle formation de Jean-Martin Aussant.

Philippe Leclerc s'ajoute à une longue liste de présidents péquistes démissionnaires qui compte Alexis Lebrun-Gagné (Hochelaga-Maisonneuve), Atim Léon (Montréal-Centre), Miguel Tremblay (Laurier-Dorion), François Lemay (Saint-Henri-Sainte-Anne), Patrick Voyer (Charlesbourg) et Marjolaine Lachapelle (Nicolet-Yamaska). En juin, dans la foulée du dépôt du projet de loi 204, cinq députés ont claqué la porte du PQ pour siéger en tant qu'indépendants.

Legault et son «parti fantôme»

La chef péquiste a attaqué le gouvernement Charest, mais elle a été plus cinglante à l'endroit de son ancien collègue, François Legault, l'accusant d'avoir «voulu détruire le Parti Québécois» en proposant un «parti fantôme».

François Legault manque de cohérence, accuse-t-elle. Il «s'est mis à louvoyer», après avoir été muet quant à la tenue d'une enquête publique sur la construction dans sa plate-forme, dès la publication du rapport Duchesneau il s'est mis à proposer des enquêtes «à huis clos, semi-publique, semi-privée» a-t-elle ironisé.

«En demeurant flou, M. Legault fait une erreur. Il fait le jeu du gouvernement Charest», a-t-elle soutenu.

Madame Marois a rappelé que l'ex-députée libérale Nancy Charest, courtisée par la Coalition pour l'avenir du Québec, avait soutenu que «les valeurs exprimées par M. Legault correspondent en tous points à ce que les libéraux ont toujours préconisé».  

«Ouach... je ne suis pas certaine que ce soit un compliment François!», a-t-elle lancé.