Après avoir reçu le dossier de l'Unité permanente anticorruption sur l'ancien ministre libéral Tony Tomassi, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a demandé aux policiers d'approfondir leur enquête, a appris La Presse.

Le DPCP a demandé ce mois-ci des compléments de preuve aux enquêteurs de l'UPAC, qui estimaient que leur dossier était complet. Irrités, les policiers se sont tout de même pliés promptement aux demandes de la poursuite, selon nos sources.

Rappelons que, ulcérés par l'ingérence du gouvernement, à qui ils reprochent d'«orienter» leurs enquêtes sur la corruption et la collusion, des policiers de la Sûreté du Québec réclament une enquête publique, a révélé La Presse, hier, après avoir reçu une lettre anonyme avec entête officiel du corps policier.

Cette demande du DPCP pourrait bien faire en sorte que l'ancien ministre de la Famille, qui a été expulsé du caucus libéral et qui siège maintenant comme indépendant, ne sache pas avant quelques semaines si des accusations criminelles seront portées contre lui.

De son côté, le DPCP confirme que des compléments d'enquête ont été exigés récemment. «Depuis quelques jours, le dossier est de retour sur le bureau du procureur. Il est à l'étude, mais il n'est jamais exclu que le procureur fasse d'autres demandes», a indiqué sa porte-parole, Me Céline Cyr.

Le moment où le procureur décidera s'il porte des accusations contre M. Tomassi dépend du nombre de dossiers qu'il a déjà sur son bureau, a précisé Me Cyr.

L'enquête de l'UPAC porte sur l'utilisation que M. Tomassi aurait faite d'une carte de crédit appartenant à l'agence de sécurité BCIA alors qu'il était toujours député libéral, de 2003 à 2008.

En juin, le Directeur général des élections, qui menait sa propre enquête sur d'autres allégations concernant l'ancien ministre, a conclu que la firme de sécurité BCIA et son patron, Luigi Coretti, n'avaient pas contribué illégalement à la caisse électorale de Tony Tomassi.

M. Tomassi n'a pas rappelé La Presse, hier.