Pauline Marois, chef du PQ, jette un peu de lest dans l'espoir de refaire l'unité au sein de son caucus. Le vote libre sera désormais permis au Parti québécois dans certaines circonstances.

«Nous croyons que c'est une façon de respecter l'intelligence de nos concitoyens et de nos collègues que de pouvoir voter librement», a affirmé la chef péquiste au terme d'une réunion de son caucus, jeudi. Selon elle, cette mesure «manifeste la véritable volonté de changement que nous avons au Parti québécois».

Les balises encadrant le vote libre ne sont pas encore définies. La présidente du caucus, Monique Richard, a le mandat de se pencher sur la question. Chose certaine, Pauline Marois a précisé que la ligne de parti sera maintenue lors des votes sur le budget, par exemple. Mais les députés pourront voter librement sur le projet de loi controversé 204, qui sécurise l'entente Labeaume-Péladeau sur la gestion du futur amphithéâtre de Québec. En juin, après la démission de quatre députés, Pauline Marois avait déjà cédé aux pressions Marois assouplit la ligne de parti de membres du caucus - en particulier de Bernard Drainville - qui refusaient de suivre une ligne de parti sur cette question. Cet automne, les députés pourront donc se prononcer en faveur du projet de loi, s'y opposer ou s'abstenir.

Le projet de loi 204

Ce sujet hante toujours le PQ. Des députés comme Stéphane Bergeron et Marie Malavoy disent avoir des «réserves» au sujet du projet de loi 204. «Au niveau juridique, on peut faire mieux», a dit de son côté Alexandre Cloutier. Plusieurs sont indécis, comme Mathieu Traversy, Denis Trottier et Pascal Bérubé.

Pauline Marois ne craint pas que son leadership soit remis en question si plusieurs députés s'opposent au projet de loi.

Le vote libre faisait partie des changements que proposait Bernard Drainville. La décision de Mme Marois, «c'est un très bon début», a affirmé le député de Marie-Victorin.

Les députés ont salué le «geste d'ouverture» de leur chef. Alexandre Cloutier estime toutefois que «le vote libre n'est pas une espèce de recette magique faisant en sorte que les citoyens vont retrouver la confiance envers leurs élus».

Après ces deux jours de réunion, Mme Marois dit avoir l'appui de tous les députés: «Je ne me sens pas inquiète à cet égard.»