L'industrie minière se montre «alarmiste», a dénoncé hier l'Union des municipalités du Québec (UMQ).

En commission parlementaire, l'Association de l'exploration minière du Québec (AMEQ) a affirmé que le projet de loi 14, qui réforme la Loi sur les mines datant du XIXe siècle, menaçait de «mettre à mort» ce secteur économique.

Le danger, croit l'AMEQ, c'est que les municipalités pourront bloquer les projets dans les zones «urbaines» ou de «villégiature», qui représentent moins de 1% du territoire. Ailleurs, le free mining s'appliquera encore. La Loi sur les mines aurait donc préséance sur les pouvoirs des municipalités, et les entreprises conserveraient leur pouvoir d'expropriation. La Fédération des chambres de commerce partage ces inquiétudes.

«Il est insensé et non justifié de prétendre qu'un pouvoir accordé aux élus municipaux sera nécessairement exercé de façon abusive», répond l'UMQ, qui a présenté son mémoire hier. «Je ne vois pas pourquoi on pense que les municipalités refuseraient d'emblée tout projet minier», renchérit Christian Simard, directeur de Nature Québec.

Comme la Coalition pour que le Québec ait meilleure mine, M. Simard souhaite au contraire qu'on élargisse les zones où les municipalités peuvent bloquer un projet. Il demande entre autres aussi qu'on abolisse le free mining et qu'on empêche l'industrie d'exproprier pour des travaux d'exploration.

Le projet de loi 14 mécontente autant l'industrie que les environnementalistes. Même s'il reconnaît que «des ajustements importants» devront être faits, le ministre délégué aux Ressources naturelles, Serge Simard, reste optimiste. Il croit pouvoir trouver un nouvel «équilibre» entre les préoccupations environnementales et commerciales pour faire adopter la loi «avant le temps des Fêtes».

La commission parlementaire s'est terminée hier. Mais tous n'ont pas été entendus, déplore Ghislain Picard, chef de l'Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador. «On a plusieurs de nos membres qui ont demandé à parler, mais ils n'ont pas été invités», a-t-il regretté.