À l'aube de la rentrée parlementaire, Jean Charest essaie de relancer son gouvernement en amenant du «sang neuf». Trois députés accèdent au Conseil des ministres: Pierre Moreau (Affaires intergouvernementales), Geoffrey Kelley (Affaires autochtones) et Alain Paquet (délégué aux Finances).



La nouvelle mouture du gouvernement libéral est «résolument axée sur les questions économiques», s'est félicité M. Charest jeudi matin.

Ces «ajustements» permettront d'alléger les tâches de quelques ministres débordés. Lorsque le cancer du regretté Claude Béchard s'était aggravé, il avait transféré le ministère des Affaires intergouvernementales à Nathalie Normandeau et la Réforme des institutions démocratiques et de l'Accès à l'information à Jean-Marc Fournier. Pierre Moreau, qui était whip du gouvernement Charest, délestera M. Fournier et Mme Normandeau de ces responsabilités.

M. Moreau cède son rôle de whip à Lucie Charlebois, députée de Soulanges, en Montérégie. «Lucie a un fan-club très important dans le caucus libéral», a assuré M. Charest jeudi matin au sujet de celle qui devra maintenir la discipline dans le caucus. Elle sera assistée par les députés Vincent Auclair et Raymond Bernier.

Peu avant sa mort, M. Béchard avait aussi transféré son poste de ministre de l'Agriculture à Laurent Lessard. Ce dernier était déjà ministre des Affaires municipales. Son passage à l'Agriculture aura finalement été très court. Cette responsabilité échoira maintenant à Pierre Corbeil, qui termine du même coup son règne au ministère des Affaires autochtones.

Grâce à ce jeu de chaises musicales, Geoffrey Kelley retourne au Conseil des ministres. Il remplacera M. Corbeil aux Affaires autochtones, un portefeuille qu'il a déjà détenu. Son travail y avait été apprécié. Cette nomination devrait plaire à la communauté anglophone, qui se sentait délaissée par le gouvernement Charest.

Alain Paquet obtient aussi une limousine. Il sera ministre délégué aux Finances et responsable des institutions financières. Ancien professeur d'économie à l'UQAM, il attendait depuis longtemps son tour. Le gouvernement espère que son arrivée aidera à mieux gérer des dossiers comme celui de Norbourg.

Le Conseil des ministres grossit donc. Avec l'arrivée de MM. Kelley et Paquet, il comptera maintenant 26 membres, soit 2 de plus, sans compter la nouvelle whip.

Moins de femmes

Il y a maintenant plus d'hommes que de femmes (14 contre 12). «La parité demeure un objectif important pour moi», a indiqué le premier ministre, avant de préciser que ses choix sont faits en fonction du «talent», et non du sexe.

Avec ces changements, M. Charest accorde une plus grande place à la métropole. Quatre des cinq ministres nommés viennent de circonscriptions du Grand Montréal.

Le PQ et L'ADQ déplorent que le Conseil des ministres grossisse. La péquiste Agnès Maltais raille que M. Charest «prêche l'austérité» tout en ajoutant trois ministres à son gouvernement. Le chef de l'ADQ, Gérard Deltell, y voit un Conseil des ministres trop montréalais, au «détriment des autres régions du Québec».