À compter de maintenant, le premier ministre Jean Charest voit sa rémunération considérablement réduite.

À la suite de l'adoption du projet de loi 48, vendredi, il doit renoncer au salaire annuel de 75 000 $ que lui versait le Parti libéral du Québec (PLQ) depuis qu'il en est le chef, en 1998.

Il devra se contenter de son salaire de premier ministre de 175 000 $.

M. Charest s'était engagé à renoncer à la portion partisane de son salaire, dès l'adoption du projet de loi, qui fera en sorte que tous les élus de l'Assemblée nationale seront désormais soumis à un code d'éthique.

Jusqu'à maintenant, les normes en ce domaine et leur interprétation étaient laissées à l'arbitraire du premier ministre.

Désormais, aucun élu ne pourra recevoir quelque forme que ce soit de rétribution ou de rémunération autre que celle provenant de ses fonctions officielles.

La loi prévoit aussi la nomination prochaine - normalement, dès la semaine prochaine -  d'un commissaire à l'éthique.

Fait exceptionnel quant au processus de nomination, le commissaire devra être choisi conjointement par le premier ministre et la chef de l'opposition officielle, Pauline Marois.

Ce choix devra ensuite être entériné par les deux tiers des élus.

Le commissaire devra s'assurer que le code d'éthique sera appliqué. Il aura un pouvoir d'enquête et pourra juger qu'un député délinquant mérite une sanction, pouvant aller de la simple réprimande à la perte de son siège. Cependant, il reviendra à l'Assemblée nationale d'entériner ou non les recommandations du commissaire.

Par ailleurs, la loi 48, adoptée à l'unanimité après des mois de discussions houleuses avec l'opposition péquiste, stipule également que tous les députés - et pas seulement les ministres - devront déposer une déclaration d'intérêts, pour eux-mêmes et leur famille immédiate.

Au total, l'adoption de la loi 48 a nécessité 60 heures de débats et pas moins de 155 amendements. Une première mouture du projet de loi avait été déposée par l'ex-leader du gouvernement, Jacques Dupuis, en mai 2009.

Après des années de pourparlers, les élus ont enfin leur code d'éthique, a dit en point de presse le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier. Ce code instaure de «meilleures règles de transparence et d'imputabilité» aux élus, a-t-il fait valoir, en disant espérer que cette initiative contribuera à rétablir la confiance de la population envers ses élus.

Le code d'éthique entrera en vigueur graduellement en 2011.