La démarche de trois députés péquistes qui ont pris des distances par rapport à la position de Pauline Marois sur le financement des partis politiques a causé des remous dans les rangs péquistes.

Après leur caucus à huis clos hier, des participants reconnaissaient ne pas être convaincus que Mme Marois avait approuvé au préalable la lettre rendue publique par les députés Bernard Drainville, Nicolas Girard et Nicolas Marceau qui proposent de ramener à 100$ le maximum de contribution que peut faire un électeur à un parti chaque année.

Jusqu'ici, la position du PQ, défendue avec véhémence par Mme Marois et son leader parlementaire Stéphane Bédard était de ramener ce maximum à 500$ par année.

Les députés présents ont compris que les trois élus avaient fait part de leur intention à Mme Marois qui ne s'y était pas opposée.

Des députés étaient mécontents hier et ont exprimé clairement leur désapprobation à leurs trois collègues. Mme Marois n'est pas intervenue.

À La Presse, M. Marceau, député de Rousseau, a expliqué qu'il s'agissait de «briser l'influence de collecteurs de fonds. Cela vise le Parti libéral» a-t-il dit rappelant les audiences de la Commission Bastarache. «Je vous rappelle que le PQ a démarré à coup de 5$ et de 10$ dans les années 70» insiste-t-il.

Pour lui cette idée n'a rien à voir avec le nouveau parti qu'envisage de former François Legault.

Pour M. Marceau cette intervention ne vient pas brouiller les cartes pendant la campagne de financement du PQ. Les objectifs sont atteints, soutient-il, ce qui est une lecture différente de celle que font des militants à Montréal.

Hier les libéraux ont vite saisi la balle au bond pour railler les péquistes. Pour le ministre des Finances, Raymond Bachand cette idée vise à bloquer la route à François Legault qui aura besoin de fonds importants pour bâtir un parti de toutes pièces. Pour Jean Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement, la sortie du trio est étonnante. Un comité formé par tous les partis, où siégeait Marc-André Bédard l'ancien ministre avait conclu que le niveau de contribution, à 3000$ ne devait pas être touché, et qu'il fallait avant tout régler le problème des «prête-noms» les gens qui contribuent et se font rembourser par leur employeur par la suite. Son fils Stéphane propose avec le PQ de le ramener à 500$. Et voilà que trois députés proposent désormais 100$, relève-t-il.