Le projet de loi 94 sur les accommodements raisonnables risque de prendre le chemin des oubliettes, pense le Parti québécois.

Incapable de prendre de décision en matière d'accommodement raisonnable, le gouvernement multiplie les embûches pour repousser l'adoption du projet de loi, a dénoncé mardi la députée péquiste Louise Beaudoin.

Exaspérée, la porte-parole de l'opposition officielle en matière de laïcité et de condition féminine a exhorté le gouvernement à faire preuve de bonne volonté dans ce dossier ou de «cesser de faire perdre leur temps» aux députés.

Reportée à deux reprises depuis le printemps, l'étude du projet de loi a repris mardi en commission parlementaire pour une durée de trois jours.

Compte tenu du calendrier législatif chargé, la députée doute que le projet de loi puisse être finalement adopté avant la fin de l'année.

Mme Beaudoin a été particulièrement irritée de voir que le gouvernement Charest avait délégué la ministre de l'Immigration, Kathleen Weil, à la commission parlementaire alors que le dossier relève du ministre de la Justice Jean-Marc Fournier.

La députée croit que le projet de loi 94 risque de connaître le même sort que son prédécesseur, le projet de loi 16, abandonné en 2009.

Déposé en mars dernier à l'Assemblée nationale par la ministre de la Justice de l'époque, Mme Weil, le projet de loi 94 proscrit le port du voile intégral - burqa et niqab - chez les employés des services publics, ministères, écoles, hôpitaux et autres organismes relevant de l'Etat.

Il prévoit aussi que les personnes qui reçoivent des services dispensés par des organismes publics doivent avoir le «visage découvert».

Le PQ juge que le projet de loi ne va pas assez loin et devrait interdire, aux employés de l'Etat, le port de tout signe religieux ostentatoire, ce qui inclut le hijab.