Déçu, se sentant floué, le vétéran libéral Yvon Vallières accepte amèrement la défaite. Il croyait bien qu'il deviendrait le prochain président de l'Assemblée nationale. C'était sans compter la manoeuvre de dernière minute des deux partis de l'opposition, qui a mené, hier, à l'élection du péquiste François Gendron à la présidence.

«Je pense que la procédure qui a été utilisée est pour le moins très particulière. Moi, je n'ai jamais vu ça en plus de 30 ans ici», a souligné le député de Richmond, élu pour la première fois en 1973 (il avait par la suite été battu en 1976).

 

M. Vallières reproche à l'ADQ et au PQ d'avoir manqué de transparence dans leur volonté de faire élire un candidat de l'opposition.

«Moi, j'ai eu la délicatesse, quand j'ai décidé de me présenter, d'appeler en premier François Gendron; en deuxième, Marc Picard, parce qu'il était lui-même vice-président de l'Assemblée nationale. Je pensais qu'il fallait le faire, a souligné M. Vallières. Moi, je n'ai pas eu de nouvelles de ces deux collègues malheureusement même quand ils ont décidé de poser le geste qu'ils ont posé tout récemment.»

Lundi, à quelques minutes de l'heure limite pour se présenter, M. Picard, de l'ADQ, a annoncé qu'il retirait sa candidature au poste de président pour appuyer celle de M. Gendron.

«Je vis une grande déception», a admis le député libéral, peiné. Sa candidature avait été annoncée dès le début du mois d'août. L'élection d'un nouveau président avait été rendue nécessaire par la démission du libéral Michel Bissonnet, en juillet.

M. Vallières a toutefois annoncé qu'il reprenait ses fonctions de président du caucus libéral et qu'il assisterait à nouveau aux réunions du Conseil des ministres. La fonction de président de l'Assemblée requiert un devoir de réserve et une neutralité qui impose à son titulaire de ne plus participer aux activités partisanes de sa formation politique.