Devant la gravité de la crise économique, les chefs de tous les partis fédéraux doivent dès maintenant expliquer quels moyens ils prendront pour éviter le pire au Canada, a indiqué hier le premier ministre Jean Charest.

«Personne n'a été surpris d'apprendre que de dépenser 700 milliards de fonds publics va nécessiter quelques débats au Congrès américain. Je ne suis pas surpris», a-t-il dit. Le ralentissement de l'économie, «nous le savons tous, peut durer un moment», a-t-il ajouté.

«Les partis fédéraux doivent se prononcer sur ce qui se passe aux États-Unis et les impacts sur l'économie canadienne», a soutenu hier M. Charest. Ils doivent préciser «de quelle façon ils vont réagir». En cette période difficile, il importe que tous les ordres de gouvernement collaborent.

Mais le Canada et le Québec ne sont pas dans la même situation que les États-Unis, a insisté M. Charest.

«Nos institutions financières sont dans une situation très différente. On ne vit pas du tout les mêmes turbulences que vivent nos voisins américains. Nos institutions sont solides, elles n'ont pas fait les prêts qu'ont consentis les institutions américaines. Alors, il y a une différence fondamentale au point de départ», a-t-il souligné.

Au surplus, le Canada et le Québec «n'ont pas connu la surchauffe dans le domaine résidentiel que les Américains ont connu», a-t-il ajouté.

Le prochain gouvernement fédéral aura beaucoup d'options devant lui: il pourrait mettre en place des mesures d'aide aux travailleurs ou opter pour le soutien au secteur manufacturier, a prédit le premier ministre Jean Charest devant la nouvelle dégringolade des marchés.

Dans tous les cas, ils peuvent «compter sur notre collaboration». Le Québec, a-t-il rappelé, a fait des gestes susceptibles de réduire l'impact de la débâcle au Québec. «On a réduit l'impôt sur le revenu, l'impôt sur le capital, on a lancé des investissements d'infrastructure qui vont aider l'économie.»