Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, continue de courtiser les Québécois en prévision du scrutin fédéral de 2019 en tentant de relancer le débat sur la «taxe Netflix».

Il était de passage à Montréal mardi pour l'investiture dans la circonscription d'Outremont qui est vacante depuis le départ en juin de son prédécesseur Thomas Mulcair. Les militants ont choisi Julia Sanchez, qui était présidente-directrice générale du Conseil canadien pour la coopération internationale.

«Pourquoi on a un règlement différent pour les géants du web en comparaison avec les médias locaux? Ça n'a aucun sens», a-t-il dit.

Le chef néo-démocrate a dit vouloir protéger la culture québécoise en s'attaquant au traitement privilégié dont profitent les géants du web, comme Netflix, au Canada. Les néo-démocrates comptent talonner le gouvernement libéral sur cette question lors de la reprise des travaux parlementaires en septembre.

«Il y a une politique injuste qui existe au Canada, a-t-il dénoncé. Il faut régler ça et c'est clair que le gouvernement libéral n'a pas le courage de régler ce problème.»

Le NPD propose cinq solutions, soit l'imposition des revenus engrangés par ces grandes entreprises en sol canadien, l'application de la taxe sur les produits et services (TPS) à ce qu'elles vendent, leur imposer les mêmes exigences que celles des câblodistributeurs, légiférer pour éviter de nouvelles «ententes Netflix» sans consultation avec le Québec et s'assurer que la Loi de l'impôt sur le revenu soit appliquée pour l'achat de publicités en ligne. La loi prévoit présentement un crédit d'impôt pour les publicités achetées dans des imprimés canadiens.

Cette annonce survient moins de deux semaines après une tournée de M. Singh dans plusieurs régions du Québec. Le résultat décevant du NPD lors de l'élection partielle dans Chicoutimi - Le Fjord en juin avait révélé des insatisfactions au sein du caucus néo-démocrate.

Le chef néo-démocrate avait alors promis de se retrousser les manches. Il n'excluait pas de passer du temps en immersion dans une famille québécoise. ll a plutôt choisi de sillonner durant une semaine les circonscriptions de cinq de ses députés à l'extérieur de Montréal, soit Berthier-Maskinongé, Saint-Hyacinthe-Bagot, Drummond, Beloeil-Chambly et Salaberry-Suroît.

«C'était une immersion des enjeux, mais pas une immersion avec une famille», a-t-il dit en insistant sur le fait qu'il avait passé la semaine entière au Québec pour pouvoir «parler aux gens».

Deux départs pour 2019

La députée albertaine Linda Duncan a annoncé mardi qu'elle ne serait pas candidate lors des élections fédérales de 2019. La veille, c'était sa collègue ontarienne Irene Mathyssen qui faisait part de la même décision.

«C'était déjà planifié, a signalé M. Singh. Je pense qu'elles m'ont donné l'avis presque après le moment où je suis devenu chef. On est très fier de leur travail, mais je comprends qu'elles ont déjà décidé pour des raisons personnelles, alors je respecte leur décision.»

Linda Duncan est la seule députée néo-démocrate de l'Alberta à Ottawa et pourrait bien être la dernière. Son parti est à couteaux tirés avec la première ministre de cette province, Rachel Notley, elle aussi néo-démocrate. M. Singh est contre l'achat de l'oléoduc Trans Mountain qui transporte du pétrole des sables bitumineux jusqu'en Colombie-Britannique pour l'exportation outre-mer.

Le départ de Mme Duncan porte maintenant à sept le nombre de députés néo-démocrates qui ont choisi de ne pas se présenter à nouveau, en incluant Thomas Mulcair. Parmi les députés québécois, seuls Romeo Saganash et Hélène Laverdière ont déjà indiqué qu'ils ne brigueraient pas un autre mandat.