À 18 mois des prochaines élections fédérales, le premier ministre Justin Trudeau enfile ses gants de boxe, accusant les conservateurs d'Andrew Scheer de n'avoir appris aucune leçon depuis leur défaite électorale de 2015 et de vouloir abroger les mesures progressistes qui ont notamment permis de réduire la pauvreté chez les enfants, de promouvoir l'égalité entre les hommes et les femmes et de lutter contre les changements climatiques.

Dans un discours d'une trentaine de minutes devant plus de 3000 personnes au dernier jour du congrès national du Parti libéral, Justin Trudeau a commencé à défendre le bilan de son gouvernement et à mettre en relief les différences marquées qui existent les libéraux et le Parti conservateur.

S'il semble impatient d'en découdre avec les troupes d'Andrew Scheer - M. Trudeau n'a mentionné le NPD qu'une seule fois dans son discours et à fait allusion au Parti conservateur plus d'une vingtaine de fois -, le premier ministre a mis en garde ses partisans que la bataille électorale à venir ne sera pas de tout repos.

« S'il y a une chose - et juste une chose - que nous avons apprise au sujet du Parti conservateur sous la direction d'Andrew Scheer, c'est ceci : c'est peut-être le sourire d'Andrew Scheer, mais c'est toujours le parti de Stephen Harper », a lancé M. Trudeau, sous les applaudissements des militants.

« Les mêmes politiques, la même stratégie de peur et de division. S'il y a un constat à faire, c'est qu'ils semblent encouragés par les campagnes victorieuses qui ont eu lieu ailleurs qui ont misé sur la division des gens », a-t-il ajouté du même souffle, faisant allusion à la campagne de Donald Trump, sans toutefois le nommer.

M. Trudeau a ainsi lancé un appel à l'union des forces progressistes pour protéger les acquis obtenus depuis 2015 et faire échec aux conservateurs aux prochaines élections prévues en octobre 2019.

« Ils menacent de défaire notre plan pour lutter contre les changements climatiques et de revenir en arrière. Pire encore, les conservateurs refusent catégoriquement de reconnaître qu'il s'agit d'un problème auquel il faut s'attaquer », a déclaré M. Trudeau.

« Rappelons-nous également qu'Andrew Scheer promet d'aller encore plus loin que Stephen Harper en assouplissant davantage le contrôle des armes à feu. Ils se sont battus contre, et ont voté contre, chaque mesure que nous avons mise de l'avant pour augmenter les impôts du 1 % des plus riches et baisser ceux de la classe moyenne », a-t-il ajouté.

Alors que les partis de l'opposition l'accusent souvent de miser davantage sur son image et que son gouvernement manque de substance, Justin Trudeau a tenté d'utiliser ces critiques à son avantage.

« Il y a des gens qui prétendent que nous sommes tout en image et sans substance. Allez dire ça aux 618 000 Canadiens qui ont décroché un nouvel emploi depuis l'automne 2015 ou à tous ceux qui ont créé ces emplois, abaissant notre taux de chômage à son plus bas en 40 ans », a-t-il affirmé.

« Allez dire ça aux millions de Canadiens de la classe moyenne qui paient moins d'impôts qu'avant. Ou encore, essayez d'expliquer ça aux mieux nantis qui paient plus d'impôts qu'avant. Eux en tout cas, ils me le rappellent tout le temps », a-t-il ajouté du même souffle.

En point de presse après son discours le premier ministre s'est défendu de se livrer à des attaques personnelles, affirmant qu'il n'hésiterait jamais à défendre les politiques et les idées auxquelles il croit, sans sombrer dans les campagnes négatives.

Quant aux résolutions endossées par les militants libéraux en fin de semaine, M. Trudeau a tenu à souligner que son gouvernement n'était pas chaud à l'idée de décriminaliser la possession et la consommation de petites quantités de drogues illicites, comme le propose le caucus national.