Le gouvernement libéral veut lever le mystère entourant les sommets du G7 alors qu'il se prépare à accueillir la réunion des leaders mondiaux l'été prochain.

Ottawa espère ainsi que les Canadiens se sentiront plus impliqués dans l'événement et qu'ils seront moins enclins à manifester à ses portes.

Selon le sous-ministre responsable du G7, Peter Boehm, l'idée est d'écouter l'opinion des citoyens canadiens.

Les organisateurs du sommet veulent savoir ce que les Canadiens pensent des grands enjeux de la planète, que ce soit l'insertion dans l'économie, les emplois d'avenir, les changements climatiques, l'énergie, les politiques étrangères et la sécurité, a énuméré M. Boehm en entrevue à La Presse canadienne.

Parmi les efforts déployés pour rapprocher le G7 du public, on note la participation de Peter Boehm à un événement organisé à l'Université de Toronto par le Conseil international du Canada et le Groupe de recherche sur le G7 de la Munk School of Global Affairs.

La démarche de Peter Boehm consiste à écouter et à relayer le message de la population, mais aussi à démystifier l'institution que représente le G7, dont le Canada doit prendre la présidence en janvier 2018 et organiser le sommet en juin 2018 à La Malbaie.

« Il ne s'agit pas que d'un grand rassemblement où l'on voit beaucoup de gens et encore plus de sécurité », défend le sous-ministre.

La sécurité lourdement renforcée, et armée, est commune autour des sommets du G7, où le besoin de protection des dirigeants des grands États est doublé d'un besoin de contenir d'importantes manifestations qui virent parfois à l'affrontement entre militants et policiers.

La turbulence du sommet du G20 à Toronto en 2010, qui a mené à des arrestations de masse et à des cas de violence policière, fait écho depuis plusieurs années.

Peter Boehm croit que d'impliquer la population dans le processus de préparation du sommet peut aider à prévenir les débordements.

« Tout le monde a le droit d'exprimer ses opinions et l'on s'attend à ce qu'il y ait des gens qui expriment leurs opinions. Mon opinion personnelle, c'est qu'il est mieux de le faire dans une perspective éclairée et c'est en partie pourquoi l'on tend la main à la population. »

Malgré tout, M. Boehm confirme que les organisateurs vont être prêts à faire face aux manifestations.

« Dans le passé, lors de grands rassemblements, il y a aussi eu des infiltrations d'éléments moins désirables qui ne souhaitent pas exprimer une opinion ou entendre d'autres opinions, mais qui veulent créer le chaos », a indiqué le sous-ministre. « Alors, du côté de la sécurité, nous serons assurément prêts pour y faire face », a-t-il ajouté.