Le Bloc québécois décrie le budget alloué aux célébrations du 150e anniversaire de la fédération canadienne.

La chef bloquiste, Martine Ouellet, juge démesurée la somme de 500 millions $ que le gouvernement de Justin Trudeau a choisi d'investir pour l'occasion - le double de ce qui avait été initialement annoncé sous Stephen Harper, selon elle.

L'attaché de presse de Mélanie Joly, la ministre du Patrimoine canadien, a toutefois tenu à préciser que le montant était resté le même d'un gouvernement à l'autre et qu'il n'avait pas été doublé contrairement à ce qu'a dit Mme Ouellet.

Selon Pierre-Olivier Herbert, seuls les thèmes ont changé depuis que le gouvernement Trudeau est au pouvoir.

Mme Ouellet avance que dans le financement prévu pour le 150e anniversaire, 100 millions $ proviennent des poches des contribuables québécois, ce qui constitue selon elle de l'«ingérence» et une «aberration».

En entrevue avec La Presse canadienne, Martine Ouellet tenu à rappeler que cet anniversaire est celui de la Constitution, à laquelle le Québec n'adhère toujours pas.

Mme Ouellet, qui est également députée à l'Assemblée nationale, accuse le gouvernement de Justin Trudeau d'utiliser les fonds à des fins s'apparentant à de la propagande.

La part du Québec devrait lui être retournée plutôt qu'investie dans des arénas et des bibliothèques, a-t-elle illustré. Par le Programme d'infrastructure communautaire de Canada 150, Ottawa consacre 300 millions $ à des travaux de la sorte.

«C'est assez surprenant que Justin Trudeau mette autant d'argent pour fêter la Constitution canadienne alors qu'il ne veut même pas en parler», a-t-elle soulevé.

Après que le gouvernement de Philippe Couillard eut dévoilé ses intentions de relancer les discussions constitutionnelles, Justin Trudeau avait immédiatement écarté l'idée d'une nouvelle ronde de négociations. Il avait dit avoir d'autres priorités, qualifiant ce débat de distraction.

Par ailleurs, Ottawa ne reconnaît ni la nation québécoise, ni les Premières Nations, a dénoncé la chef bloquiste.

«C'est normal que le Canada veuille fêter le 1er juillet, comme le Québec fête le 24 juin, mais là on parle de 500 millions $», a-t-elle martelé.