La chef bloquiste Martine Ouellet nie avoir écarté l'ancien leader parlementaire du parti en Chambre, Luc Thériault, parce que ce dernier ne l'a pas appuyée dans la course à la direction.

«Pour moi, c'était important de pouvoir avoir une équipe renouvelée (...) pour la vision que je veux donner avec l'ensemble du parti et l'ensemble de la députation», a-t-elle offert lundi.

Elle a assuré que la décision de retirer à Luc Thériault ses responsabilités en Chambre n'a «pas du tout» de lien avec le fait que ce dernier ne s'est pas rangé dans son camp.

«Ce n'est pas une décision contre M. Thériault», a plaidé Martine Ouellet en point de presse dans le foyer des Communes, parlant d'une situation «tout à fait normale».

«Vous savez, j'ai passé cinq changements (de chef) à l'Assemblée nationale, il y a toujours eu des renouvellements dans les différentes équipes», a-t-elle enchaîné.

L'ancien titulaire du poste avait soutenu un peu plus tôt qu'il était «assez évident» qu'il avait été éjecté parce qu'il ne faisait pas partie de la «garde rapprochée» de Mme Ouellet.

«Habituellement, le chef va mettre en poste des gens qu'il juge compétents et qui font partie de sa garde rapprochée, c'est une question de confiance», a-t-il dit en mêlée de presse.

Le député Thériault avait critiqué en conseil général la décision des membres du Bloc québécois de ne pas attendre à 2018 avant d'élire un nouveau chef.

Il s'opposait également à ce que Martine Ouellet conserve ses fonctions de députée à Québec tout en étant chef bloquiste à Ottawa.

La nouvelle dirigeante du Bloc a confié à des députés qui se sont promptement ralliés à sa candidature des responsabilités de premier plan.

C'est Gabriel Ste-Marie, élu de Joliette, qui a hérité du poste de Luc Thériault.

Le député Xavier Barsalou-Duval a de son côté été nommé chef parlementaire, tandis que sa collègue Marilène Gill est devenue la whip.

Budget mercredi

La nouvelle chef bloquiste s'adressait lundi aux journalistes de la presse parlementaire à Ottawa pour la première fois depuis son couronnement officiel à la tête du parti, samedi dernier.

En théorie, Mme Ouellet doit passer seulement les lundis dans la capitale nationale, mais cette semaine, elle manquera une journée à l'Assemblée nationale en raison du dépôt du budget fédéral.

Cette présence à Ottawa s'imposait étant donné l'importance de la présentation de ce deuxième exercice financier des libéraux, a justifié l'élue indépendante de Vachon.

«C'est quand même un événement exceptionnel, a-t-elle fait valoir. C'est nécessaire que je puisse être ici pour le budget du gouvernement du Canada.»

L'ancienne députée péquiste a été critiquée par certains pour sa décision de cumuler les rôles de députée au Salon bleu et de chef du Bloc québécois à la Chambre des communes.

Invité à se prononcer sur ce double rôle, le chef néo-démocrate Thomas Mulcair n'a pas voulu adresser de reproches spécifiques à sa nouvelle homologue bloquiste.

«Moi, je pense que Martine Ouellet va être redevable aux électeurs de sa circonscription et aux membres du Bloc québécois», s'est-il contenté d'affirmer en point de presse après la période des questions.