Le Nouveau Parti démocratique (NPD) juge que ce serait l'équivalent d'une déclaration de «guerre nucléaire» si le gouvernement de Justin Trudeau proposait le mode de scrutin préférentiel plutôt que proportionnel mixte dans un éventuel projet de loi sur la réforme démocratique.

Au lendemain de la parution des résultats du controversé sondage «Ma démocratie», le député néo-démocrate Nathan Cullen a offert son aide à la nouvelle ministre des Institutions démocratiques Karina Gould pour l'ébauche d'un projet de loi qui changera la façon dont votent les Canadiens.

«Ce que nous avons offert, de la part des néo-démocrates, est de faire ce que les Canadiens veulent que l'on fasse: travailler ensemble. Assoyez-vous avec nous et aidez-nous à rédiger cette législation, ensemble», a-t-il lancé en point de presse en marge du caucus présessionel du NPD, à Ottawa.

M. Cullen a confié qu'il ne voyait pas comment les libéraux pourraient aller de l'avant avec un mode de scrutin préférentiel, alors que la grande majorité des témoins entendus en comité sur la question se sont rangés en faveur de la proportionnelle mixte.

«Ça serait comme la guerre nucléaire pour nous. Sérieusement, a-t-il laissé tomber. Ça serait comme dire que les libéraux veulent faire le travail seuls, certainement, et une guerre contre les intérêts de tout le monde du Parlement et la vaste majorité des Canadiens.»

Selon le mode de scrutin préférentiel, les électeurs placent les candidats par ordre de préférence. Ceux qui ont obtenu le moins de voix sont graduellement éliminés, jusqu'à ce qu'un candidat obtienne 50 pour cent du vote. Ce système a tendance à favoriser les partis du centre et M. Trudeau a déjà noté par le passé qu'il voyait ce mode de scrutin d'un bon oeil.

Avec la représentation proportionnelle, les partis obtiennent un nombre de sièges en proportion du total des suffrages exprimés. Des variantes existent pour faire en sorte que la représentation régionale demeure au coeur du système électoral.

L'ancienne ministre des Institutions démocratiques Maryam Monsef avait promis un projet de loi en mai, mais Mme Gould n'a pas encore confirmé qu'elle s'en tiendrait à cet échéancier.