Depuis janvier, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) offre à ses agentes de confession musulmane le droit de porter le hijab avec leur uniforme.

Le commissaire de la GRC, Bob Paulson, a expliqué dans une note d'information à l'intention du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, que cette mesure vise à permettre au corps policier de refléter davantage la diversité culturelle du pays et d'encourager les femmes de confession musulmane à entrer au service de la GRC.

La GRC devient ainsi le troisième corps policier au pays à permettre aux agentes qui le désirent de porter le hijab, après la police de Toronto en 2011 et la police d'Edmonton en 2013, a souligné le commissaire Paulson dans sa note obtenue par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

«La décision de permettre le port du hijab avec l'uniforme de la GRC a pour but de mieux refléter la diversité changeante dans nos communautés et à encourager plus de femmes musulmanes à envisager le travail de policier comme option de carrière», affirme Bob Paulson dans cette note datée du 14 janvier.

Il a souligné que trois sortes de hijab ont été testés par les autorités policières au cours des derniers mois et que le hijab qui a été retenu peut s'enlever rapidement, n'est pas encombrant et ne représente donc pas un risque pour l'agente qui décidera de le porter. 

«Les tests ont démontré que le hijab ne réduit en rien l'efficacité d'une agente dans l'exercice de ses fonctions.» - Le commissaire de la GRC, Bob Paulson

À l'étranger, d'autres pays ont aussi décidé de permettre aux policières de porter le hijab dans le cadre de leurs fonctions, notamment la Grande-Bretagne, la Suède et la Norvège, tout comme d'ailleurs certains États américains, a souligné le grand patron de la GRC. Il a rappelé que les Forces armées canadiennes permettent également aux femmes musulmanes de le porter.

Aucune demande pour le moment

En vertu de la Loi sur la Gendarmerie royale, le commissaire de la GRC est le seul haut gradé du corps policier ayant le pouvoir d'accorder des accommodements religieux aux agents. Mais il appert que M. Paulson n'a reçu aucune demande en ce sens pour le port du hijab de la part d'agentes employées de la GRC. «Jusqu'ici, il n'y a pas eu de demande formelle faite par une agente pour porter le hijab lorsqu'elle est en devoir», a d'ailleurs souligné M. Paulson dans sa note, soulignant que les demandes d'accommodements religieux sont traitées au cas par cas.

Toutefois, au cours des deux dernières années, la GRC a reçu quelque 30 demandes d'accommodements pour des raisons culturelles ou religieuses un peu partout au pays. Dans la majorité des cas, il s'agissait de policiers qui réclamaient le droit de porter la barbe, comme l'exige leur religion.

Rappelons que la GRC permet à ses policiers de porter le turban depuis 1990 dans la foulée d'une décision de la Cour suprême du Canada. 

- Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse